L’édito de Marion : quitter Paris pour vivre au bord de l’océan
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Je suis une fille de la ville, et je me suis toujours vue comme telle. J’aime son animation, son agitation, l’anonymat qu’elle me procure, la sensation que tout est possible, que tout est à portée de main, jour et nuit, que même quand je dors la ville vit, ça me rassure, de savoir ces gens dehors, qui dansent, qui sortent, qui bougent, alors que je suis en plein sommeil. J’aime vivre dans un appartement, les bruits de pas de mes voisins sur le plancher ne me dérangent pas, les klaxons non plus, la saleté non plus, je vis à Paris depuis plus de 15 ans, je m’y sens chez moi. Quand je suis venue passer des concours dans cette ville après mon bac, mon amoureux de l’époque venais de me quitter, je suis arrivée gare Montparnasse le cœur brisé, et j’ai évidemment raté les concours de Sciences Po Paris puisque je passais mes nuits à pleurer. Mais. Mais dès mon arrivée à la gare, avec mon amie dont la grand-mère parisienne nous hébergeait pour la durée des concours, je me suis sentie galvanisée.

Cette ville était à la hauteur de ma douleur, de mes ambitions et de mes projections. Le bruit du métro, les affiches pour les spectacles de théâtre, les Bloody Mary sur le balcon boulevard Raspail le soir en rentrant de nos épreuves, les librairies à tous les coins de rue, les cinémas partout, j’ai su tout de suite que je viendrai vivre ici. Je suis venue m’installer à la fin de mes études, c’était une évidence, comme pour tous mes amis d’ailleurs, et nous avons démarré nos vies de jeunes actifs rive droite, avec nos stages dans la pub, le journalisme, la finance, les fêtes la semaine, les expos le week-end, les changements d’appartement au gré des colocations, histoires de cœur et opportunités de job.

Et puis j’ai rencontré le père de mes enfants, un Parisien, je suis devenue maman, et en un claquement de doigts, j’étais devenue adulte, trentenaire, mère de famille, chef d’entreprise sans avoir rien vu venir. Avec toujours pour théâtre Paris. Toujours aussi belle, toujours aussi séduisante, mais parfois un peu trop étroite, un peu trop éloignée de la mer, d’autres fois un peu trop bruyante après une grosse journée de travail et les enfants à gérer le soir, un peu trop bouillante l’été enfermée dans un appartement sans jardin avec deux enfants… Et petit à petit Paris m’a pesé.

J’ai de plus en plus souvent ressenti une impression de saturation : des terrasses bondées où on ne trouvait plus de place passée une certaine heure, les restaurants qu’il faut réserver plus d’une semaine en avance si on veut avoir une table, les expos pour lesquelles booker ses tickets parfois plusieurs mois en avance, le cinéma où la séance que l’on a choisie est complète… J’avais souvent le sentiment que Paris était saturée, qu’il n’y avait plus de place pour tout le monde.

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Et puis mes week-ends en famille m’ont aussi peu à peu lassée. Trop peu de nature, des promenades qui finissaient par se ressembler, à moins de prendre le RER, ou la voiture, pour voir un peu plus de verdure, mais avec en contrepartie les embouteillages, les enfants qui vomissent dans les transports, la foule dans le métro… Sans compter qu’une balade sur une journée entière était rarement compatible avec les horaires de sieste/goûter/biberon etc. Tout a fini par me paraître compliqué, j’avais la frustration de ne plus vivre la même relation à ma ville, et je le lui reprochais. Ce qu’elle me proposait ne me convenait plus : j’avais envie de simplicité, de week-ends où je n’aurais rien à organiser, où « sortir » ne demanderait pas une logistique au cordeau, où profiter de moments simples avec ma famille serait simple, justement.

J’ai évidemment continué à profiter pleinement des atouts innombrables de la ville : des spectacles de musique avec mes enfants, des virées à la bibliothèque régulièrement, des après-midi théâtre ou cinéma avec ma fille, leur faire découvrir les galeries du Louvre ou d’Orsay dès leur plus jeune âge… J’ai toujours considéré qu’ils avaient une chance folle de vivre ici, de grandir dans une ville si belle, si grande, avec tant à offrir.

Mais chaque séjour loin de Paris, dans ma maison de famille au bord de l’Océan, en Bretagne, nous faisait nous dire avec mon mari qu’un jour, plus tard, nous sauterions le pas : on en parlait comme d’un rêve un peu fou, une projection très très lointaine, l’envie d’une retraite au bord de l’eau, d’une vie douce au rythme des marées. Et puis au fil des années, l’idée s’est faite plus précise : on pourrait partir pour quelques années, trouver une ville au bord de l’océan, conjuguer notre amour pour la vie citadine et notre envie de grand air… Nous avons pendant un an étudié très sérieusement la possibilité de nous installer à Lisbonne. Nous partions régulièrement au Portugal depuis quelques années, un pays pour lequel nous avions eu un vrai coup de cœur, et cette idée nous a portés de longs mois, au point de rencontrer les agents immobiliers sur place, de se projeter avec Marine dans un management des Louves à distance, avec elle à Lille et moi à Lisbonne. 

Et puis le premier confinement est arrivé. Et notre premier réflexe à mon mari et moi a été de quitter Paris, sans une seconde d’hésitation, il nous paraissait inconcevable de rester ici. Nous sommes partis avec presque rien, une valise pour tout le monde, direction la maison de vacances. Et cette évidence a été le déclic : ce petit village au bord de la mer, ce refuge où nous étions venus quelques jours à peine après la naissance de nos deux enfants pour passer nos premiers moments en famille, ce village synonyme de vacances et de souvenirs heureux depuis plus de 30 ans pour moi, c’était pour lui que nous quitterions Paris, si nous devions la quitter. L’idée a fait son chemin, les trois mois de confinement et cette époque si particulière que nous traversions aidant, nous nous sommes dit que si nous attendions que le moment parfait arrive pour tout plaquer, nous ne le ferions jamais. Alors notre nouvel objectif a été fixé très rapidement : trouver une maison dans le village, et quitter Paris, sans plus se poser de questions : après tout, nous tournions autour du pot depuis quelques années, nous sentions tous les deux que le temps était venu. Nous l’avons annoncé à tout le monde, à nos enfants, nos familles, nos amis, et, temps qui changent obligent, tout le monde a trouvé ça génial, à peine surprenant. Et cette confiance a renforcé notre confiance en nous et en notre projet.

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Est-ce que j’ai eu peur ? Pas vraiment. Parce que les étapes ont été clairement définies, et que comme pour tout grand projet, c’est petite pierre par petite pierre qu’on s’attaque à la montagne ! La priorité a été de définir notre projet immobilier : dans une région où il y avait une très forte demande et très peu d’offres, nous savions qu’il ne fallait pas faire les difficiles et être hyper réactifs ; nous avons saisi une opportunité qui se présentait après l’été. Ça a été la première étape décisive. À partir de là, cette vie au bord de l’océan a été notre nouvelle réalité et le plan s’est déroulé logiquement : déménagement, organisation professionnelle pour mon mari comme pour moi, inscription des enfants à l’école, etc. Nous nous sommes laissés porter par la masse de logistique à engager, sans vraiment réfléchir, jusqu’au jour où nous avons posé nos valises à 100 mètres de la plage, chez nous.

Et les enfants ? Ils ont compris dès le départ que ce projet nous tenait énormément à cœur, on leur a expliqué pourquoi nous voulions venir vivre ici, ce que ça représentait pour nous, comment ce projet nous rendait heureux, et tout ce que ça leur apporterait de concret. On leur a parlé des cours d’équitation qu’ils pourraient prendre, de l’école dont la cour de récréation donne sur la plage, du jardin avec un cerisier, des poiriers et des pommiers, de leur chambre avec vue sur mer, de leurs grands-parents qu’ils pourraient désormais voir toutes les semaines, et même s’ils étaient tristes de quitter leurs amis, ils ont embrassé cette nouvelle aventure avec nous avec énormément d’enthousiasme. Nous avons veillé à partager avec eux toutes les avancées du projet (les visites de maisons, l’achat, les cartons de déménagement…) et à les impliquer au maximum pour qu’ils n’aient pas l’impression que ce grand mouvement qui venait bousculer nos vies leur échappe. Ils ont fait leur rentrée dans leur nouvelle école le 4 janvier, on a dit bonjour à la mer en face de l’école… Dès la première semaine, ils nous ont dit, un soir : on est heureux ici. Et nous avons su que, peu importe ce qui nous attendait pour les prochains mois, le pari était déjà gagné.

Est-ce que Paris me manque ? Non. J’y retourne une semaine sur deux pour mon travail. J’en profite pour voir les gens que j’aime. Pour profiter de l’énergie de la ville (qui est bien en berne dans cette période si triste que nous vivons). Pour organiser mes rendez-vous médicaux. Mes séances shopping s’il me manque quelque chose que je ne trouverais pas chez moi (mon chocolat préféré, le pain de la boulangerie que j’adore…). Et chaque fois que je rentre en Bretagne, l’air salé qui me cueille dès la gare me fait me sentir vraiment chez moi, vraiment à ma place, et je me dis que nous avons pris la bonne décision.

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Nous avons réalisé ce shooting avec la complicité de la marque d’outdoor éco-responsable Vaude. Les enfants et moi sommes équipés de leurs parka et coupe-vents vraiment pensés pour la vie au grand air, ils nous offrent une liberté de mouvement incroyable et quand on passe son temps dehors, ça change tout… Et puis cette marque est profondément engagée pour une production et une consommation plus responsables, et ça aussi, ça nous parle.