Où faire dormir son bébé pour les premières nuits ?

Berceau, couffin, coussin cocon ou écharpe d’emmaillotage : les options ne manquent pas pour accueillir et adoucir les premières nuits du nourrisson. Au moment de lui choisir un lit et de préparer son arrivée à la maison, on pense avant toute chose à la sécurité et au confort de son bébé. Mise au point et piqûres de rappel pour les jeunes et futurs parents avec les conseils et recommandations du Dr Fatia Cherfioui, pédiatre au CHU Jean Verdier à Bondy* (93).

 

La chambre : la vôtre ou la sienne ?
Pour les premières nuits à la maison, les pédiatres conseillent aux jeunes parents de faire dormir le bébé dans leur chambre : une option plus pratique en cas d’allaitement et plus rassurante, même s’il faut s’attendre à être réveillé par les petits bruits du bébé… « Il faut garder à l’esprit que le bébé vit pendant son sommeil : il émet des sons, bouge et pleure, et c’est normal. L’image d’un bébé sage et immobile est illusoire et non physiologique », précise le Dr Cherfioui. Aux parents ensuite de décider quand ils sont prêts à le coucher dans sa propre chambre avec un babyphone. « Jusqu’à ses 6 mois, le bébé peut tout à fait dormir dans la même chambre que ses parents pour être mieux surveillé, mais jamais dans le même lit, ni sur un fauteuil ou un canapé », insiste la pédiatre, qui met en garde les parents sur les risques d’étouffement liés au « co-dodo » ou « co-sleeping », même le temps d’une sieste. « Pour les longues siestes de la journée, on préfère également le faire dormir dans son lit avec une surveillance proche, en laissant entrer un peu de jour dans la chambre ».


Lit à barreaux ou joli berceau ?
« Quel que soit l’âge du nourrisson, même nouveau-né (c’est-à-dire de 0 à 1 mois), la seule recommandation des spécialistes est un lit à barreau adapté à la taille de l’enfant, avec un matelas exactement adapté aux dimensions du lit, recouvert d’un drap housse ajusté à la taille du matelas, rien de plus. » Si l’on préfère, pour les premières semaines, déplacer un berceau, une nacelle ou un couffin de la chambre au salon pour rester auprès du bébé, on s’assure donc que celui-ci soit aux normes et adapté à l’âge et aux mouvements du bébé : « le matelas ne doit laisser aucun espace ou creux où le bébé pourrait enfouir sa tête ». Le matelas doit aussi être plat et ferme, « les plans mous comme les coussins cocons et les poufs (type Doomoo ou Cocoona Baby) ne sont pas conseillés ». En effet, les pédiatres de l’hôpital Jean Verdier font remarquer que « le cocon a été inventé pour les enfants prématurés, en réanimation néonatale, qui n’ont pas les ressources nécessaires pour maintenir par eux-mêmes une posture où ils se sentent en sécurité. L’enfant né à terme et bien portant est capable de se mettre tout seul dans cette posture et ne nécessite aucun artifice. » Et pour le coucher, plus de débat, c’est bien sur le dos et uniquement sur le dos qu’il faut faire dormir les bébés, « cette position permet au visage et aux voies respiratoires du bébé d’êtres dégagées ».


Le strict minimum dans le lit
Purement décoratif, le tour de lit est désormais déconseillé par l’ensemble du corps médical et tout à fait proscrit chez les nourrissons (en pédiatrie, le terme « nourrisson » désigne l’enfant de un mois à 2 ans). « Le tour de lit n’apporte rien au bébé et peut être dangereux. Il n’y a aucun risque de se blesser gravement avec les barreaux du lit, dont l’espacement est normé et empêche tout accident grave », précise la pédiatre. De même, on évite d’introduire dans son lit « tout objet mou susceptible de venir gêner sa respiration ». Coussin, oreiller, couette, couverture ou peluches n’ont donc pas leur place dans le berceau avant un an. Pour couvrir le bébé, on se contente donc d’un surpyjama ou d’une gigoteuse à sa taille : « le bébé doit pouvoir bouger à l’intérieur mais ne doit pas pouvoir enfouir sa tête dedans ».


Pour ou contre l’emmaillotage ?

L’emmaillotage, pratique qui consiste à envelopper le bébé dans une couverture pour limiter ses mouvements, et qui a le don d’apaiser et de calmer les pleurs chez certains nourrissons, n’est pas recommandée par l’équipe de pédiatres du CHU de Bondy: « un bébé doit pouvoir bouger comme il le souhaite et découvrir par lui-même son corps et son environnement. Le risque de mort inattendue est aussi présent, avec un bébé incapable de se mobiliser lorsqu’il en a besoin. Un bébé à terme, en bonne santé, trouvera lui-même la position dans laquelle il se sent en sécurité. Si le bébé est inconfortable dans son sommeil, mieux vaut en parler à son médecin ou en PMI. L’emmaillotage présente aussi le risque d’une montée trop importante de la température en cas de fièvre et un facteur de risque de luxation de la hanche. »

* Le CHU de Bondy est l’hôpital de référence des morts inattendues du nourrisson (MIN) du département 93, un accident de plus en plus rare en France : 0,42 pour mille naissances par an. (Source INVS)

M. D.

Lire aussi sur Les Louves
Trois astuces pour être plus sereine avec un nouveau-né
Nos petites astuces pour réussir à faire dormir un bébé