Au boulot ! Comment repenser sa carrière après un congé parental

Lorsque lon choisit de sarrêter de travailler plusieurs mois voire plusieurs années pour élever ses enfants, le moment de se projeter ànouveau dans une carrière professionnelle soulève doutes et questions. Avoir confiance en soi et dans ses compétences, assumer sa décision, trouver un équilibre financier et s’épanouir dans un métier : nous avons sollicitéles conseils dune professionnelle en orientation pour vous aider àvous remettre en selle après un congéparental.

 

Comment remettre à jour son CV après trois années consacrées à ses enfants ? Comment faire le point sur ce que l’on sait faire et ce que l’on a envie de faire ? Marion Eichner, conseillère en évolution professionnelle à Paris (pour ne pas dire « coach de carrière »), a l’habitude de recevoir des mamans qui souhaitent retravailler ou se réorienter. Elle n’a pas son pareil pour désamorcer leurs craintes et leur redonner confiance en elles pour trouver leur voie. Florilège de ses meilleurs conseils.

La fausse fuite des compétences
Un mauvais réflexe typiquement féminin serait de chercher un travail en dessous de ses qualifications, en particulier après un arrêt de plusieurs années. « Les mamans que j’accompagne après une pause de trois ou cinq ans se sous-estiment et se dévalorisent systématiquement », raconte Marion, qui cherche à les détromper : « une compétence ne se perd pas, c’est comme le vélo. Le boulot que vous avez su faire un jour, vous savez toujours le faire ! ». Oui, dans certains secteurs les mises à jour sont obligatoires, oui, votre mémoire va mettre quinze jours à retrouver son niveau d’anglais, mais pas question de mettre au placard votre expérience et vos diplômes, sous prétexte que vous ne savez pas comment justifier le trou de 36 mois sur votre CV. Sachez d’ailleurs qu’il n’y a que vous que cela inquiète : « le recruteur ne s’intéresse pas à cette période, il s’occupe de votre dernier poste, de votre motivation présente et de vos envies pour le futur. » On arrête donc d’essayer de se justifier et on organise son come-back.

Conseils pour se mettre à jour :
Inutile de rempiler pour des années des études pour travailler son « employabilité ». Pour renouer avec un secteur et connaître les dernières tendances, il suffit d’organiser une veille régulière dans la presse spécialisée, de consulter les actualités des grands acteurs et de s’informer sur les éventuelles formations pour des mises à jour techniques. Pour connaître les dernières évolutions du marché et les bruits de couloir, rien de tel que quelques déjeuners avec d’anciens collaborateurs.


Comme une envie de changement…

Perdre confiance en soi est déjà une difficulté à surmonter. Lorsqu’en prime on se demande si on ne devrait pas opérer un virage à 180° au niveau professionnel, trouver le sommeil devient compliqué… La réponse tient en trois mots qui ont tendance à nous faire peur : « bilan de compétences ». Il est, par définition, conçu pour aider quelqu’un qui s’interroge sur ce qu’il veut faire : « l’objectif du bilan de compétences est de construire un projet professionnel en cohérence avec sa personnalité, ses compétences et ses aspirations. Dans un premier temps il faut ouvrir large l’éventail des possibles et se permettre de rêver. On ne peut construire un bon projet sans avoir fait un tour « honnête » de ses désirs. Ensuite on réintègre les contraintes de la réalité et on « négocie » avec elles pour construire un projet qui a toutes les chances d’aboutir », explique Marion, qui en a fait son métier après une carrière dans les ressources humaines, deux enfants et pas mal de remises en question.

À propos du bilan de compétences :
Tout salarié du secteur public ou privé a le droit d’accéder au bilan de compétences pendant son congé parental ou à l’issue de celui-ci. Le bilan de compétences, lorsqu’il est à l’initiative du salarié, peut être pris en charge financièrement par un OPACIF, organisme paritaire agréé au titre du congé individuel de formation. En période de chômage, le bilan de compétences peut être pris en charge totalement ou en partie par Pôle Emploi.
Pour savoir de quel OPACIF vous dépendez, le plus simple est d’appeler le plus important d’entre eux, le Fongecif, avec votre fiche de paye sous les yeux. Ils vous diront immédiatement si vous dépendez d’eux et si non, de quel autre Opacif vous dépendez.

Le CEP comme première démarche
Avant de se lancer dans les démarches pour un bilan de compétences et quelle que soit sa situation, il est possible de bénéficier du CEP, « conseil en évolution professionnelle », une nouvelle prestation mise en place au 1er janvier 2015 qui donne droit à trois heures d’entretien avec un conseiller pour faire le point sur sa carrière. Le CEP est totalement gratuit et peut être dispensé par les OPACIF, Pôle Emploi, l’Apec ou les missions locales. Plus d’informations sur le CEP

M. D.

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