Faut-il se lever une heure plus tôt pour réussir sa vie ?

Je me souviens davoir lu avec intérêt et même tweeté cet article de Laura Mabille, « Pourquoi je me lève à 5h30 tous les matins ». Publié sur le Huffington Post, il développe les nombreux avantages à tirer dune nouvelle discipline du réveil : une heure plus tôt. La règle a le mérite d’être simple et lobjectif très clair : épanouissement et productivité pour les petites machines que nous sommes. Et pour les mamans comment ça marche ?

 

Si vous passez votre temps à vous plaindre de ne pas avoir le temps de faire du sport, de lire, de vous informer ou de faire des coloriages pour adultes, vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même, puisqu’on vous le dit : vous n’avez qu’à vous lever une heure plus tôt…

D’ailleurs, pour le sport, vous n’avez pas d’excuse non plus puisque vous pourriez prendre les escaliers dans le métro, un abonnement Vélib’, compter vos pas pour arriver à mille en fin de journée, ou rejoindre les marathoniens qui vous proposent de faire un footing en bas de chez vous à 6h le matin.

Avec cette éternelle injonction du « le monde appartient à celui qui se lève tôt », on ne fait pas que nous culpabiliser, on nous fait miroiter une réussite en tous points à la Steve Jobs (dont vous auriez eu le temps de lire la biographie si vous vous étiez levée une heure plus tôt). S’appuyant sur la bible des lèves-tôt, l’essai d’Hal Elrod The Miracle Morning, l’auteur de l’article en question égraine la liste de ses adeptes : Richard Branson (Virgin), Tim Cook (Apple), Jack Dorsey (Twitter et Square), etc. Que des hommes, soit dit en passant.

Voilà donc le programme proposé à partir de 5h30 (ou 6h, la règle est malgré tout flexible) : méditer 10 minutes (gare à ne pas se rendormir), écrire ce qu’on veut pendant 10 minutes (vos mémoires ?), se fixer ou se rappeler des objectifs pour la journée et les jours à venir (5 minutes), faire du sport (15 minutes), lire des choses intelligentes et stimulantes (20 minutes), et enfin filer sous la douche.

J’ai beau être agacée par cet article, je me dis que je vais essayer, puisque mon profil d’entrepreneur de moins de 35 ans est assez proche de celui de l’auteur. J’en parle à ma voisine de droite, -entrepreneur de moins de 35 ans, avec enfant – qui manque de s’étouffer avec son sandwich parisien. L’idée de se lever une heure avant sa fille histoire de mieux profiter de la journée ne lui avait pas effleuré l’esprit. Pas plus que celle de prendre les escaliers avec sa poussette, ni de compter ses pas lorsqu’elle marche/court/trotte pour suivre l’allure d’une trottinette… Une fois l’indignation passée, elle m’explique que la règle est inapplicable à un parent d’enfant en bas-âge, qui cherche à repousser les limites mystérieuses du réveil, du sommeil et de la productivité et qui ressent un fort sentiment de victoire à chaque nuit qui dépasse les six heures… Mlle Mabille, de la part de ma voisine, avez-vous des solutions pour réveiller les enfants une heure plus tard ?

M. D.

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