Confidences de maman : Anaïs Olmer, fondatrice de Chez Bogato

Elle enchante les goûters et les anniversaires des enfants avec ses gâteaux colorés et délicieux. Anaïs Olmer, ancienne graphiste et pétillante pâtissière de 40 ans, amoureuse des bonnes choses et du fait maison, régale les Parisiens depuis sept ans avec « Chez Bogato », sa maison gourmande  qui réalise des pâtisseries sur commande. Maman de Mila, 11 ans, et Ernest, 9 ans, elle nous raconte son parcours, des agences de pub à la confection de merveilles sucrées.

Le XIVème arrondissement est son QG, et c’est tout naturellement qu’Anaïs Olmer me donne rendez-vous à la terrasse du Jockey, un bar à deux pas de la gare Montparnasse qui fleure bon les vacances avec ses chaises en rotin blanc et ses abat-jour à feuillages verts. En pâtissière prévenante, elle arrive avec un petit paquet de cookies à la main, tout droit sortis de sa jolie boutique. Chez Bogato est devenu une institution pour les gourmands parisiens, une adresse qu’on se file sous le manteau à chaque anniversaire et fête surprise pour les enfants. Avec ses gâteaux personnalisés et à la commande, aussi beaux que bons, Anaïs a su s’imposer comme la pâtissière incontournable. La cuisine, elle y est pourtant venue petit à petit, après avoir travaillé près de dix ans en tant que directrice artistique dans la publicité. « Je suis graphiste à l’origine, amoureuse des couleurs, du dessin et des choses bien faites », raconte-t-elle. Mais la publicité la lasse, les longs processus de validation, les projets qui s’étiolent dans le temps… Alors que sa fille Mila est toute jeune et qu’elle tombe enceinte d’Ernest, un déclic se fait : « La gourmande que j’étais avait toujours été intéressée par la cuisine, mais je n’avais pas assez confiance en moi pour monter un restaurant. Et puis un jour, ça a été comme une illumination : j’allais devenir pâtissière ». Son intuition lui dit que c’est le métier qu’il lui faut, qui lui permettra d’associer toutes ses compétences et ses envies. Elle se lance et passe son CAP, avec son gros ventre derrière les fourneaux. Une expérience qui la conforte dans son idée un peu folle, celle de créer des gâteaux pour les enfants et de laisser libre cours à son imagination en cuisine. « À l’époque, c’était un domaine où il n’y avait personne, aucune pâtisserie ne proposait ce que j’avais en tête. Ca m’a permis de me sentir libre, de ne pas me mettre de barrière, en me disant que je pouvais m’approprier cette page blanche et tout inventer ! ».

« Quand Mila est née, je ne pensais pas que je serais autant maman poule »

Une fois son CAP en poche, elle se met à la recherche d’une boutique, et répond à ses premières commandes : « j’ai préparé mes premiers gâteaux dans la cuisine de mon appartement, avant même d’avoir pignon sur rue  ». Le concept plaît et le succès ne se fait pas attendre. De pâtissière, Anaïs est peu à peu devenue chef d’entreprise, aujourd’hui à la tête d’une équipe de neuf personnes. Au-delà du plaisir qu’elle éprouve chaque matin à retrouver son laboratoire gourmand, elle ne cache pas que la fierté de ses enfants, ravis d’avoir une maman pâtissière, est la plus belle des récompenses. « C’est le cap de la trentaine, mais surtout le fait de devenir maman qui m’ont poussée à me lancer. Quand Mila est née, je ne pensais pas que je serais autant maman poule, je l’ai gardée jusqu’à ses 1 an, je n’aurais pas pu la lâcher avant ! Quand il a fallu reprendre le travail, ça a été un vrai déchirement, même si je savais que je ne m’épanouirais pas comme mère au foyer. C’est là que j’ai compris qu’il fallait que mon travail me plaise vraiment, que ça justifie le fait de quitter ma fille tous les matins ». Mais quand elle prend la décision de tout plaquer, elle est terrifiée à l’idée de faire un choix au détriment de sa famille. « Finalement, c’est tout le contraire : mes enfants sont fiers de ce que je fais, ils adorent passer me voir, ça a un côté « à l’ancienne », avec les gosses qui viennent faire leurs devoirs à la boutique ou jouer à la marchande après l’école. Et puis pâtissière, c’est une activité concrète, ils comprennent ce à quoi j’occupe mes journées ». Et même si Ernest râle pendant les vacances quand sa mère passe un peu trop de temps sur son ordinateur,ou à préparer ses prochaines recettes, il est récompensé à chaque anniversaire avec des gâteaux fantastiques que lui envient tous ses camarades de classe….« C’est vrai qu’en termes d’équilibre, ça a été un peu dur à trouver, concède Anaïs. Je travaille le samedi, du coup je n’ai qu’un seul jour entier par semaine avec eux. Mais on en profite à fond, tous les quatre, en famille ».

M.R.

Ses bonnes adresses

Mes enfants sont très casaniers, et ce que nous préférons c’est rester à la maison et jouer ensemble à des jeux de société ou de cartes. Mila et Ernest savaient jouer au poker dès l’âge de 4 ans ! En revanche ils aiment voyager et nous partons souvent en Espagne, notre destination favorite, mais également au Maroc, où Mila a fait ses premiers pas. À Marrakech nous avons deux adresses incontournables :

Le marchéaux fleurs : nous y allons à chaque fois que nous partons à Marrakech et avons une petite tradition : nous achetons des caméléons, qui nous suivent pendant tout notre séjour. Les enfants adorent.

Les Jardins de Majorelle : avec ses couleurs incroyables, qui s’imprègnent dans la rétine. www.jardinmajorelle.com


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