Éducation positive : comment parler du Père Noël à ses enfants ?

Tous les mois, Emmanuelle Opezzo, auteure de Vivre la pensée Montessori à la maison et fondatrice des Ateliers Koko Cabane à Paris, répond à vos questions. Ce mois-ci, à l’approche des fêtes de Noël, elle aborde le personnage du Père Noël : comment en parler à ses enfants ? Peut-on leur mentir sur son existence ? Et de manière plus générale, quelle place faire aux croyances ?

À cette période de l’année, s’il y a bien quelqu’un qui a les oreilles qui sifflent, c’est le Père Noël. Les enfants ne parlent que de lui, l’attendent de pied ferme et en rêvent la nuit. Et le jour aussi. Ce monsieur a pris une place de taille dans notre société. Oui mais voilà, il n’existe pas.
Beaucoup de parents se posent la question de ce qu’il convient de dire à ses enfants à propos du Père Noël : doit-on dire qu’il existe ou non ? Que fait-on ? Pour certains parents, prendre le parti de dire qu’il existe est un mensonge éhonté, d’autres au contraire, ne voient aucun problème à l’idée de perpétuer cette légende. Le principe de réalité vaut-il pour tous les sujets lorsque l’on présente le monde à son enfant ?

Une figure d’espoir et d’optimisme

La réponse réside principalement dans la manière dont chacun, enfant, a vécu cette histoire, mais surtout dont chacun a vécu l’annonce de la “vérité”.
À bien y réfléchir, certes, le Père Noël n’existe pas “scientifiquement”, pourtant il est bel et bien présent dans notre culture, dans les traditions, dans les livres, dans les rêves, dans les souvenirs…
Aussi existe-t-il un point de vue plus léger qui consiste à ne pas envisager la question via le prisme de la “vérité “ mais celui de la croyance. La légende du Père Noël constitue une bien jolie histoire au yeux d’un enfant, lui permettant de rêver, d’imaginer, de croire et d’espérer. Le Père Noël est une figure d’espoir et d’optimisme que le seul souci de vérité ne justifie pas à balayer d’un revers de main.

Choisir les croyances qui rendent heureux

La réalité de chacun est constituée de ses croyances, aussi n’est-il pas bénéfique à chacun de choisir les croyances qui rendent heureux?
À un enfant qui demande si le Père Noël existe, il peut être habile de l’interroger sur son point de vue personnel avant de donner une réponse qui engage l’adulte.
À chacun ensuite d’évoquer avec son enfant sa propre perception et celles des autres, car c’est un sujet débattu dans les cours de récréation : il y a les enfants qui croient et ceux “qui savent”. Le Père Noël n’existe peut-être pas, mais cela peut rendre heureux d’y croire, dans ce cas, pourquoi s’en priver ? C’est le cas de mon fils Victor, âgé de 8,5 ans qui a décidé qu’il est plus heureux ainsi.
La question du Père Noël a le mérite d’introduire un sujet plus vaste: celui de la tolérance. N’est-on pas libre de choisir ses croyances ? Les croyances sont partout (éducation, politique, religion…), elles forgent nos points de vue. Toute croyance quelle qu’elle soit peut être partagée par d’autres ou au contraire décriée. Le sujet du Père Noël est ainsi une belle occasion de rappeler que chacun est en droit de faire respecter ses croyances et dans le devoir de respecter celles des autres. Alors, merci Père Noël pour cette belle leçon de vie !

Emmanuelle Opezzo est diplômée de l’AMI (Association Montessori Internationale), auteure du livre Vivre la pensée Montessori à la maison, ed.Marabout.
Retrouvez son blog sur la pensée Montessori sur www.kokocabane.com et son compte Instagram.