Julie Pujols-Benoît, la maternité décomplexée

C’est un soleil aux airs de Brigitte Bardot, de celles qui vous motivent avec humour et énergie, même à distance, pour faire vos deux séances de sport hebdomadaires. Via sa plateforme, Les cours de Julie, Julie Pujols-Benoît propose deux fois par semaine en ligne les cours qu’elle élabore. Des sessions pour toutes, mélange de Pilates, fitness et cardio, adaptées aussi bien aux femmes enceintes qu’aux jeunes mères, et pendant lesquelles le périnée est constamment au centre de l’attention. Sur cette jeune maman d’un petit garçon de 18 mois, également journaliste bien-être, la maternité et son lot de difficultés ne semblent pas avoir de prise. Rencontre avec une jeune femme qui prend la vie comme elle vient.

Comment as-tu vécu tes premiers pas dans la maternité ?

Ça a été un énorme chamboulement… Beaucoup de bonheur bien sûr, un torrent d’amour, mais aussi une toute nouvelle façon de voir la vie : on ne passe plus en premier… et il faut s’organiser. Mon fils ne va à la crèche que les après-midis, alors je m’occupe beaucoup seule de lui. Je dois essayer de faire le maximum quand il dort ou quand il est gardé, mais c’est très peu de temps ! J’ai dû apprendre à travailler différemment, à avoir un planning millimétré. Moi qui lisais un livre par mois, aujourd’hui, j’essaie péniblement d’en finir un depuis 18 mois… Se cultiver autant qu’avant, le cinéma, les musées, ce n’est plus possible… Mais je relativise en me disant que ça ne dure qu’un temps et que ça reviendra.

Avais-tu un projet particulier pour ton accouchement ?

J’avais envie d’accoucher physiologiquement, mais mon col ne s’est jamais ouvert, alors j’ai vite compris que la péridurale allait être nécessaire. J’ai eu 39 heures de contractions, puis finalement une césarienne d’urgence… Ce n’était pas du tout ce que j’avais prévu ni espéré, mais comme à chaque fois que j’ai un souci de santé, une fois la décision prise, je ne réfléchis plus, je fais confiance au corps médical et à la vie ! Finalement j’ai très bien vécu la césarienne. Sans doute parce que j’étais bien préparée à toutes les éventualités : l’anesthésiste m’avait prévenue, et puis j’ai eu mon fils à 35 ans. On parle entre filles, entre copines : on est au courant de tout ce qui peut arriver.

Comment as-tu vécu ton post-partum ?

En tant qu’indépendante, je savais que j’allais devoir reprendre le travail très vite car je n’avais droit à aucun congé maternité. Alors j’ai essayé d’organiser le maximum en amont, j’ai réservé les cours pour la rééducation périnéale bien avant d’accoucher par exemple. Mais finalement, comme on travaille beaucoup le périnée pendant mes cours, je n’en ai pas eu besoin.

Toi qui es coach sportive, très exposée aux regards notamment sur les réseaux sociaux, comment as-tu vécu la transformation de ton corps ?

Ça m’a beaucoup aidée à prendre de la distance, et je trouve très agréable d’ailleurs d’être moins focalisée sur moi. Maintenant je peux sortir, faire des stories, des photos, des cours pas maquillée… Avant cela aurait été impossible. Quand je me trouvais moche en photo je me sentais mal jusqu’au lendemain. Aujourd’hui je relativise !

Quels sont tes remèdes pour être moins fatiguée ?

Je pense vraiment qu’on apprend à gérer la fatigue, et que le sport est une source d’énergie. Je fais environ trois séances par semaine, c’est cette pratique régulière qui m’apporte un équilibre mental et physique. J’utilise aussi les petits conseils que je donne pendant mes cours, une minute de cohérence cardiaque par exemple quand je me sens épuisée ou énervée. Et surtout, je me couche tôt ! Je suis au lit à 21h30. Même si je ne dors pas tout de suite, ça me repose.

Comment éduques-tu Mani ?

J’essaie de passer beaucoup de temps avec lui. D’être à l’écoute à la fois des conseils et de mon instinct. J’aime beaucoup parler au personnel de la crèche, leur poser des questions, recueillir les témoignages des autres mères aussi. J’ai une amie qui est infirmière et qui a quatre enfants, si j’ai une question je l’appelle ! Ensuite je m’écoute. Quand Mani pleurait par exemple, ma mère me disait de le laisser pleurer alors que mes copines me conseillaient de ne surtout pas le laisser pleurer… Finalement, j’ai fait comme je le sentais : au début, je le prenais tout de suite, et maintenant, à 18 mois, j’attends un peu…

Aujourd’hui, qu’est-ce qui te nourrit au quotidien ?

Je suis passionnée par mon fils, mon travail, les gens que j’aime. Les mêmes choses qu’avant finalement, mais avec mon fils en plus. C’est vraiment une force vitale qui dépasse tout.

Vous pouvez retrouver Julie sur sa plate-forme de cours en ligne et sur son compte Instagram.

Crédit photo : Charlotte Leonardi