Nos conseils pour une rééducation du périnée efficace

Pendant la grossesse et l’accouchement, les muscles du périnée sont fortement sollicités et une déchirure ou une épisiotomie peuvent avoir fragilisé cette zone. Il est donc recommandé de faire, quelques semaines après la naissance du bébé, une rééducation du périnée qui permettra à votre muscle de retrouver toute sa tonicité. Laure Mourichon, kinésithérapeute et sexologue auteure de “Sexualité, maternité, parole de femmes, nous livre ses conseils pour appréhender au mieux cette étape.

 

Quand faut-il commencer la rééducation du périnée ?

Lors de votre visite chez le gynécologue quelques semaines après l’accouchement, une ordonnance vous est systématiquement remise pour une rééducation à prévoir environ six semaines après la naissance. Une dizaine de séances y sont généralement inscrites mais le kinésithérapeute ou la sage-femme que vous consulterez vous dira si vous avez besoin de moins ou au contraire davantage de séances pour que le travail soit fait correctement. Laure Mourichon rappelle cependant: « La rééducation en cabinet se fait six semaines après mais en fait il faudrait commencer à essayer de ressentir son périnée, le contracter un peu dès les premiers jours qui suivent la naissance. » Sachez que la rééducation post-natale est entièrement prise en charge par la sécurité sociale.

Pourquoi rééduquer son périnée ?

Même si vous avez évité épisiotomie et déchirure lors de la naissance de votre enfant, la rééducation du périnée est importante. Ce muscle a déjà été mis à mal à la fin de votre grossesse puisque le poids du bébé a appuyé dessus, et le moment de l’expulsion a forcément été intense pour les tissus. Pour celles qui ont eu des points de suture, la rééducation permettra d’assouplir la cicatrice. De manière générale, « faire l’impasse sur la rééducation du périnée expose à des risques d’incontinence urinaire et à un manque de sensations au moment des rapports sexuels », explique encore L. Mourichon. De bons arguments pour s’y rendre sans hésiter…

En quoi consiste-t-elle ?

« Il s’agit d’un travail manuel de prise de conscience de ce muscle, avec un travail respiratoire associé », révèle Laure Mourichon. Un travail qui consiste concrètement en un toucher vaginal par la kinésithérapeute ou la sage-femme pour indiquer à la patiente quels muscles elle doit contracter. « Ensuite, ajoute Laure Mourichon, on peut éventuellement travailler avec une sonde qui va permettre de visualiser sur un écran d’ordinateur la tenue de la contraction. »

Combien de séances faut-il ?

Cela dépend de l’état du périnée. Lors du premier rendez-vous, la kinésithérapeute ou la sage-femme donne une note sur 5 pour évaluer le travail nécessaire. Laure Mourichon précise: « On parle de l’accouchement pour savoir s’il a eu lieu par voie basse, s’il y a eu des forceps, une épisiotomie ou une déchirure. Il faut aussi comprendre les symptômes de la patiente, savoir si elle a une sensation de pesanteur, et si elle se retient bien. Si elle allaite, il n’y a pas de reprise hormonale, donc le périnée ne pourra retrouver sa fonction totale qu’à la fin de l’allaitement. »

Quels bénéfices en retire-t-on ?

Pour Laure Mourichon, la rééducation périnéale est nécessaire à bien des égards. Non seulement on soigne les éventuelles sensations de pesanteur ou d’incontinence, mais « on réinvestit ce muscle que bien souvent on ne connaissait pas, ce qui permet aussi d’en jouer dans sa sexualité. C’est important également en ce sens que la rééducation du périnée permet de repasser un cap de féminité, de sortir de la maternité. »

Quels exercices peut-on reproduire chez soi ?

La rééducation du périnée ne suffit pas, celle des abdominaux est elle aussi très importante, comme le rappelle Laure Mourichon: « Elle doit être hypopressive, c’est-à-dire un travail des transverses et des abdominaux profonds sans pousser. » En cabinet vous apprendrez ainsi des exercices que vous pourrez reproduire chez vous, tel que celui-ci : allongez-vous sur le dos, les genoux relevés et prenez une grande inspiration. Au moment de l’expiration, rentrez le ventre jusqu’à avoir la sensation de coller votre nombril contre la colonne vertébrale tout en contractant le périnée et en gardant les vertèbres au sol. Restez quelques secondes en apnée lorsque les poumons sont vidés, et recommencez l’exercice.

Laure Mourichon, kinésithérapeute et sexologue à Paris, auteure de Sexualité, maternité, parole de femmes, éditions Robert Jauze.

 Tiphaine Lévy-Frébault.

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