Atelier ou école Montessori ? Les questions à se poser avant les inscriptions

Si l’on entend beaucoup parler d’école Montessori, difficile de savoir ce que recouvre cette formule en pratique. Bien plus une philosophie qu’une pédagogie, l’éducation montessorienne ne s’arrête pas à la porte de la classe, et concerne autant l’adulte que l’enfant… Que l’on choisisse une école Montessori ou un atelier périscolaire, quelques questions méritent d’être posées avant de se lancer dans les démarches d’inscription.

 

Suis-je prêt en tant que parent ?
Oui, c’est bien de nous qu’il s’agit, et de notre bien-être… Avant de se demander si notre enfant est fait pour Montessori, il faut envisager notre propre mode de vie et notre attitude vis-à-vis de l’éducation. « Montessori est une pensée globale, une philosophie qui ne se réduit pas à quelques activités, mais qui pose la question de qui est l’enfant et qui est l’être humain. Le parent doit comprendre le développement de l’enfant et s’y adapter », explique Emmanuelle Opezzo*, fondatrice des ateliers Montessori Koko Cabane à Paris, qui propose aussi des ateliers pour les parents. « L’objectif de ces ateliers pour adultes est d’apprendre à lâcher prise, à ne pas imposer nos besoins de performance aux enfants, et réussir à observer son enfant sans intervenir : cela permet de découvrir beaucoup de choses et même d’être surpris par son enfant ». L’éducation montessorienne cultive par exemple l’autonomie et la confiance en soi. Les enfants utilisent de vrais couteaux, des verres et des assiettes qui cassent. « En tant que parent, il faut être prêt à leur laisser la même autonomie, mettre la table ou s’habiller seul le matin par exemple, pour ne pas aller à contre-courant des enseignements de l’école », ajoute Ludovic Nittel, responsable du site montessori-spirit.com, et fondateur d’une école Montessori à Bergerac.

Atelier ou école ?
Peut-on faire profiter à son enfant de tous les bienfaits de Montessori dans le cadre d’ateliers après l’école, le mercredi ou pendant les vacances ? Selon Ludovic Nittel, « les ateliers sont une porte d’entrée « découverte », autant pour les parents que pour les enfants. Mais ils ne remplacent en aucun cas une école Montessori, qui sera très utile pour pallier par exemple une difficulté d’apprentissage en langage ou en mathématiques. En revanche, les ateliers peuvent constituer une bonne source de reprise de confiance en soi pour un enfant souvent stigmatisé ou mis en échec dans le système traditionnel. »

Loisir ou travail ?
Formée à l’Institut Supérieur Maria Montessori, Emmanuelle Opezzo a enseigné en école avant de créer les ateliers Koko Cabane : « je voulais faire découvrir Montessori aux enfants qui ne peuvent pas aller en école, le plus souvent pour une question de prix, mais nous ne sommes pas une école, il s’agit de loisir », dit-elle. Le propre de Montessori étant de réconcilier le jeu et l’apprentissage, la frontière peut sembler ténue entre les deux : « il s’agit surtout ici de ne pas chercher la performance, on laisse les enfants se diriger vers leurs activités préférées, on s’autorise à ne pas avoir d’attente de résultats », souligne-t-elle.

L’école Montessori, jusqu’à quel âge ?
De nombreux parents pensent à l’école Montessori comme une alternative à l’école maternelle et inscrivent leurs enfants en école primaire traditionnelle ensuite. La philosophie Montessori peut-être appliquée aussi en primaire, voire en collège et lycée (mais avec un intérêt moindre). « Il est recommandé de poursuivre jusqu’à 10 ou 12 ans dans une école Montessori pour profiter pleinement de la méthode. Mais il est vrai que le retour dans le circuit traditionnel peut parfois être compliqué pour les enfants, qui retrouvent un système plus hiérarchique et moins libre », précis L. Nittel. La solution ? « Faire confiance à leur faculté d’adaptation et leur laisser le temps de trouver leurs marques dans ce nouvel environnement. »

Une école bilingue ?
De nombreuses écoles Montessori se disent « bilingues », soit pour permettre aux enfants étrangers de s’intégrer en douceur, soit pour initier les jeunes Français à l’anglais. Pour autant, il ne faut pas s’attendre à retrouver des enfants bilingues à 6 ans. Les écoles Montessori ne proposent pas d’enseignement de l’anglais à proprement parler, simplement des éducateurs parlant les deux langues pour accoutumer leurs oreilles à la musique de l’anglais.

Une école totalement libre ?
La philosophie Montessori requiert une organisation du temps spécifique pour respecter le rythme de travail et la concentration des élèves : « les enfants doivent bénéficier d’au moins deux heures et demi d’activité individuelle libre autonome le matin et l’après-midi, sans interruption de l’éducateur », souligne L. Nittel. Un enfant peut donc tout-à-fait se concentrer sur les mathématiques et délaisser le français pendant plusieurs mois d’affilée. Pour préserver une telle liberté par rapport à l’Éducation Nationale, la plupart des écoles Montessori sont privées et hors contrat, ce qui signifie que les éducateurs ne sont pas payés par l’État et que l’école ne reçoit aucune subvention, d’où leur coût plus élevé : entre 600 euros par mois par enfant à Paris, et 350 euros en province.

*Vivre la pensée Montessori àla maison, Emmanuelle Opezzo, Marabout Famille, 29 euros.
Ateliers Koko Cabane
13, rue Saint-Maur
75011 Paris
Après l’école ou le mercredi, de 3 à 6 ans
Ateliers enfants-parents pour les moins de 3 ans
Compter 20 euros l’heure et 560 euros l’année pour 37 séances
kokocabane.com

M. D.

 

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