Choisir un parrain, une marraine : qu’est-ce que ça signifie vraiment ?

Le choix parfois évident d’une personne bien particulière, mais aussi souvent l’hésitation qui persiste au fil des mois… Choisir la bonne personne pour devenir la marraine ou le parrain de son enfant soulève de nombreuses interrogations et nous renvoie à notre propre histoire et à nos valeurs. Quelles sont nos attentes ? Que signifie ce rôle pour nous ? L’émotion qui se cache derrière ces questions n’a d’égale que l’amour nécessaire à une telle mission. Panorama et témoignages d’un choix à vie.

Un rôle à part entière

Nos plus beaux souvenirs d’enfance contiennent tous une marraine la bonne fée qui nous soutient dans nos mésaventures ! Pour certains, intimement liés au baptême religieux, ces rôles de parrain et marraine prennent un sens bien précis selon nos croyances. Pourtant, ce lien si important pour notre enfant est uniquement considéré comme symbolique aux yeux de la loi.

Les questions que l’on se pose

En réalité, la seule définition qui importe est la nôtre, tout simplement. Les questions que l’on se pose nourrissent aussi bien notre réflexion que les réponses qu’on leur donne. Qu’est-ce que j’attends d’elle ou de lui ? Quelle responsabilité cela implique à nos yeux de parents ? Que souhaitons-nous que ces figures représentent pour notre enfant ? Un parrain et une marraine peuvent avoir pléiade de significations pour leur filleul. Qu’il s’agisse d’un rôle civil, moral ou bien religieux, que l’on parle de mentor, de confident ou bien de conseiller, l’essentiel est de créer une relation fiable et complice. Les mauvais choix n’existent pas tant tous ces rôles ont leur place dans la vie de notre enfant.

Témoignages

Aurélie a fait le choix du frère et de la soeur, sa décision était une évidence à ses yeux : « Pour moi, ces personnes auront la responsabilité de mon enfant en cas de problème. C’est ce que j’attends spécifiquement de leur part. La liste des personnes à qui confier cet engagement est plus restreinte. On a grandi ensemble, on connaît nos qualités et nos défauts et c’est cette relation qui fait que je n’ai pas eu de doute. Le fait d’avoir eu la même éducation, les mêmes valeurs font que ce sont des personnes plus aptes à transmettre ces liens à notre enfant. ». Des liens qu’elle souhaite conservés dans la famille : « Pour l’enfant, c’est une relation qui a son importance et qui crée de vrais souvenirs d’enfance. ».

Pour Daria, le temps est à la réflexion : « Ce que je comprends de ce rôle spontanément, c’est que ce sont les personnes qui peuvent se substituer aux parents, à qui tu donnes une sorte d’autorité parentale. Mais, est-ce que c’est bien ma conception à moi ? Est-ce que c’est un rôle de tuteur, de protecteur, d’ami ? Et qu’est-ce que ça signifie aussi pour le parrain, la marraine ? ». Des questions qui se posent à deux, bien sûr : « Pour mon mari, c’est important de choisir des personnes qui sont issues de la même culture que lui, pour entretenir ce lien avec la Colombie. En vrai, on n’est pas du tout décidés au point même qu’on serait prêts à esquiver la question. Est-on obligés finalement de choisir ? ».

Justine a très vite envisagé son frère et une amie pour sa fille Paula : « C’est un choix de coeur, c’était une façon de se dire que tous les trois allaient avoir une relation privilégiée. J’ai une relation forte avec mon petit frère, c’était important que Paula ait cette même relation avec lui. Et sa marraine avait déjà, sans que j’y réfléchisse, un rôle important depuis le début de ma grossesse : je voulais prolonger ce lien. ». Et de conclure par ce qui l’a aidé à faire son choix : « Comment je me suis décidée ? J’ai pris un instant, fermé les yeux et je me suis imaginée dans 20 ans. Si tu te vois toujours entourée de ces personnes, selon moi c’est que ce sont les bonnes. ».

Selon Margaux et David, jeunes parents Belges d’un petit garçon et bientôt d’un second bébé, le choix de la famille était indéniable : « en ce qui nous concerne c’était évident de choisir nos frères, soeurs et nos cousins, cousines. On s’est questionnés sur le choix de la tradition : est-ce que l’on fait tel ou tel choix parce que l’on est influencés par la responsabilité que ça représentait à l’époque pour nos parents, par exemple ? ». Leur décision s’est finalement portée sur une ambition personnelle : « Nous, ce qui nous intéressait c’était de créer un lien différent, plus intense, une relation à part entière avec des membres de nos familles déjà présents au quotidien pour nous et qui le seront encore plus pour nos enfants ! ».

Pour Mathilde, c’est encore le choix de la famille qui s’est imposé, un choix de coeur et de raison : « Je n’ai jamais été proche de ma marraine et que je l’aie complètement perdue de vue depuis mon adolescence, avec mon parrain je n’ai pas noué de relation particulière au-delà de sa présence à mes communions, anniversaires. De fait, j’ai eu envie pour ma fille d’une personne qui nous serait toujours chère et qu’elle pourrait voir souvent, parce que je trouve que le plus difficile dans ce rôle de parrain et de marraine est de créer du lien et d’entretenir la relation. Ma soeur a été ma marraine de grossesse, ma confidente, j’ai pu l’appeler dès que j’avais un doute avec mon bébé, elle m’a transmis beaucoup. Je suis heureuse car ma fille adore sa marraine et ses cousins, nos liens sont renforcés par ce rôle de marraine. Mon mari a choisi le parrain, son meilleur ami, un ami que nous avions envie de faire rentrer dans la famille : pour moi c’est un des aspects forts de ce rôle, c’est un lien de parenté ou d’amitié que l’on renforce et que l’on s’engage à cultiver des deux côtés, autour de l’enfant. »

Crédit photo : Thiago Cerqueira