J’ai testé le don de lait maternel

C’est le produit le plus rare et le plus précieux pour un nouveau-né : le lait maternel sauve chaque jour des bébés prématurés ou hospitalisés pour des pathologies digestives. Or, il est très simple pour les jeunes mamans qui le souhaitent de donner leur lait de façon bénévole et anonyme. Après la naissance de mon fils, j’ai profité de mon allaitement pour donner mon lait au lactarium de Paris. Un geste d’une simplicité enfantine et tellement gratifiant…

 

Comment fonctionne le don de lait maternel ?
J’ai entendu parler la première fois de don de lait maternel alors que j’étais enceinte de mon deuxième enfant et que je me renseignais sur l’allaitement. J’ai tout de suite été très sensible à ce sujet, qui m’a touchée au cœur. Donner son lait pour aider des bébés hospitalisés à se battre et à grandir : j’ai trouvé ce geste fort et beau, et ai eu l’envie de participer, à ma petite échelle. Après la naissance de mon fils, je me suis donc rapprochée du lactarium d’Ile de France, rattaché à l’hôpital Necker. Un coup de téléphone et le processus était lancé : les équipes d’une grande gentillesse prennent tout en charge et font tout pour vous faciliter la tâche. Le matériel nécessaire à la collecte de lait est livré chez vous directement par un membre de l’équipe, qui en profite pour vous guider et vous fournir toutes les explications utiles : comment recueillir votre lait, comment le stocker… Me voilà donc équipée et parée : le lactarium m’a prêté un tire-lait électrique, des pastilles de décontamination à froid (pour stériliser le matériel) et des flacons destinés à conserver mon lait.

Don de lait maternel : mode d’emploi au quotidien
Les mamans ont souvent un surplus de lait lors des premières semaines de l’allaitement. C’était mon cas et j’en ai profité pour en mettre de côté un peu tous les jours : j’en tirais après chaque tétée de mon bébé, ou bien lors des montées de lait entre deux tétées. Par la suite, j’ai pris le réflexe de tirer mon lait de temps en temps après les tétées, pour récupérer quelques dizaines de millilitres. J’avais un peu peur de ne pas recueillir assez de lait, et de faire se déplacer les équipes du lactarium pour rien. Mais mon contact m’a rassurée : quand on sait qu’un repas d’un grand prématuré se constitue de 2 millilitres, il n’y a pas de petit don !

J’ai donc petit à petit constitué un stock dans mon congélateur, et une fois le premier litre atteint, appelé le collecteur pour convenir avec lui d’un passage chez moi. La collecte s’organise à Paris tous les mardis matin, et le monsieur qui s’en charge, extrêmement prévenant, vient directement chez moi récupérer les flacons de lait. Ma seule mission, à part tirer mon lait ? Faire une prise de sang dans les 48h précédent la collecte. C’est d’une simplicité enfantine. À tel point que je ne comprends pas qu’on n’en entende pas plus parler : j’ai été très surprise de constater le manque cruel d’information à ce sujet et de sensibilisation auprès des jeunes et futures mamans. Je n’ai entendu aucune mention de la possibilité de ces dons lors de mes cours de préparation à la naissance (qui comprenaient tout de même 2 heures sur l’allaitement), ni dans les différents relais qui prennent en charge les jeunes mamans (pédiatre, PMI, sage-femme…). Les équipes du lactarium me l’ont confirmé : l’information sur cette démarche est quasi inexistante, alors que la valeur de ces dons est inestimable. Un simple message sur Instagram aura fini de me convaincre : de nombreuses mamans m’ont fait part de leur reconnaissance envers ces dons dont ont bénéficié leur bébé et qui leur ont permis de se battre et de reprendre du poil de la bête pendant leur séjour en néonatalogie.

Est-ce que je recommencerais ?
Sans hésiter une seconde ! En donnant mon lait, j’ai ressenti une très forte émotion, le sentiment d’être vraiment utile, à un moment crucial de la vie de ces tout-petits. Une lectrice m’a d’ailleurs confié sa propre émotion : « Cela m’a apporté du réconfort lorsque j’ai eu des coups de blues en me disant que d’autres bébés comptaient sur moi. C’est un geste dont je suis fière ».

Vous souhaitez donner votre lait ?
Vous trouverez toutes les informations sur le don de lait ainsi qu’une carte de France des lactariums sur le site de l’association des lactariums de France.

M.R.
Crédit photo : source Pinterest / unknown

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