Faut-il inscrire nos enfants à la méditation?

Pour se concentrer, se calmer, être bien avec les autres et avec soi, la méditation pour les enfants aurait des vertus précieuses. Ceux-ci auraient même des prédispositions que nous n’avons pas pour cette pratique qui se répand dans les écoles et les programmes de formation des maîtres. Passage en revue de quelques arguments convaincants avant d’initier vos enfants à la pleine conscience.

 

L’image fait sourire ou écarquiller les yeux : une classe entière d’enfants occupés à méditer avant leur première heure de cours le matin. Quelques minutes les bras sur la table, les yeux fermés, pour fixer leur attention sur leur respiration. Ce scénario est le rituel instauré par un nombre croissant d’établissements scolaires, qui forment leurs enseignants à la pratique de la méditation. Au Canada, un programme éducatif baptisé MindUp, basé sur la méditation, est ainsi appliqué depuis près de dix ans avec des bénéfices avérés : un meilleur climat d’apprentissage, moins d’incivilités en classe, de meilleurs résultats en maths, des écoliers plus concentrés et mieux dans leurs baskets. La recette semble magique, elle est pourtant loin d’être inaccessible.

Calmes et attentifs comme des grenouilles

C’est Eline Snel, thérapeute néerlandaise experte de la pleine conscience (une forme de méditation qui consiste à ramener son attention sur l’instant présent), qui a jeté un pavé dans la mare en créant une méthode de méditation pour les enfants. Son livre , intitulé Calme et attentif comme une grenouille, est devenu un classique. Elle y propose des exercices pour apprendre aux enfants à rester « aussi tranquilles qu’une grenouille lorsqu’elle est tranquille », tranquilles mais conscients. Selon cette mère de quatre enfants, « il n’est pas très difficile pour les enfants de méditer, parce que c’est un état qui est plus ou moins naturel pour eux, parce qu’ils sont dans ce qu’ils font et qu’ils aiment trouver des moments de calme, même lorsqu’ils jouent ». La métaphore de la grenouille est venue naturellement, parce qu’il est facile d’expliquer à un enfant turbulent qu’il a le droit de sauter partout comme une grenouille, mais qu’il peut parfois aussi choisir de s’arrêter et d’écouter ce qui se passe à l’intérieur.

Observer sa respiration

Il n’en reste pas moins que l’exercice peut paraître rébarbatif et ennuyeux, et on a du mal à imaginer nos petits bouts (la pratique peut commencer dès la maternelle) assis à écouter le bruit intérieur de leur ventre se gonfler et se dégonfler. C’est pourtant l’essentiel de la pratique et elle aurait fait ses preuves y compris auprès d’enfants autistes ou hyperactifs. Selon Eline Snel, « la méditation aide les enfants à gérer leur colère, leurs moments de peur ou de panique, ils deviennent moins impulsifs, parce qu’ils sont plus en contact avec leurs émotions, de fait ils y sont moins réactifs. » Au Pays-Bas, le ministère de l’Éducation, convaincu par sa méthode, a offert à tous les enseignants volontaires une formation dans l’Académie qu’elle a créée…

Difficile de ne pas être tentées d’initier nos enfants dès le plus jeune âge, quand on observe ce grand mouvement gagner le monde de l’entreprise. Certaines n’hésitent en effet plus à proposer, voire imposer, quelques minutes de méditation quotidienne pour le bien-être de leurs salariés. Pourquoi ce qui est bon pour gérer notre stress ne serait-il pas bon pour eux ?

En savoir plus sur la méthode d’Elise Snel.
En savoir plus sur la méthode MindUp.

Première leçon de méditation pour vos enfants :

M. D.

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Crédit photo : zhenhappy pour unsplash