Huiles essentielles et grossesse : lesquelles utiliser, lesquelles bannir ?

Ultra-concentrées en principes actifs, les huiles essentielles font souvent peur aux femmes enceintes qui se les voient généralement interdire. S’il faut les manipuler avec une extrême prudence pour écarter tout risque pour la santé de l’enfant en développement, quelques-unes restent cependant autorisées et se révèlent d’une grande aide pour gérer certains maux de grossesse.

Pourquoi certaines huiles essentielles sont dangereuses pendant la grossesse ?

L’huile essentielle est le liquide extrait, par distillation, de la partie odorante d’une plante. Qu’elle soit issue des racines, des fleurs, des feuilles, des fruits, des graines ou des écorces, elle est très puissante et contient jusqu’à 200 molécules chimiques différentes. Elle agit comme un médicament et pénètre dans tout l’organisme, via le sang. De la même manière que de nombreux traitements allopathiques sont à bannir pendant la grossesse, on évite naturellement certains actifs présents dans certaines huiles essentielles. En effet, les actifs de l’huile essentielle passent par le sang qui va nourrir l’embryon ou le fœtus. À ce stade de développement, celui-ci est encore très petit et une dose pourrait causer des dommages internes.

Les huiles essentielles interdites pendant la grossesse et l’allaitement

Toutes les huiles essentielles contenant des cétones sont interdites durant la grossesse. Ces substances sont en effet potentiellement neurotoxiques et peuvent provoquer une fausse-couche. Parmi la longue liste des huiles essentielles à éviter* absolument chez la femme enceinte ou allaitante (et chez les enfants de moins de 10 ans) : la sauge officinale, la menthe poivrée, l’eucalyptus globuleux, l’eucalyptus mentholé et le romarin CT camphre.

Les huiles essentielles contre les nausées de grossesse

Reste que certaines huiles essentielles ne sont pas dangereuses pour les femmes enceintes de plus de trois mois. Elles ne renferment pas de principe actif potentiellement toxique et permettent de soigner avantageusement les pathologies les plus courantes durant cette période.

D’une manière générale, il est recommandé d’attendre le 4e mois de grossesse pour employer les huiles essentielles. Mais contre les nausées du premier trimestre, on peut employer sans danger l’huile essentielle de gingembre. Deux gouttes déposées le soir sur la taie d’oreiller permettront de prévenir les nausées matinales. Notez que l’huile essentielle de gingembre peut également s’avérer très utile contre la constipation, fréquente au cours de la grossesse.

Toujours contre les nausées, un trouble notamment lié à une augmentation du niveau d’œstrogène, l’huile essentielle de citron peut quant à elle être utilisée par voie interne : trois fois par jour, on laisse fondre sous la langue une goutte mélangée avec un peu de miel par exemple.

Les huiles essentielles autorisées après le 4e mois

Passé le 4e mois de grossesse, une trentaine d’huiles essentielles sont autorisées**, mais toujours de préférence par voie externe (en diffusion ou en massage – sauf sur le ventre et  sur la poitrine). D’une manière générale, il est vivement recommandé de n’utiliser que des huiles de bonne qualité, certifiées biologiques, vendues en pharmacie, parapharmacie ou en magasin bio. L’huile essentielle de lavande fine et de camomille permettent de favoriser la détente en période de grossesse. Utilisée en massage dilué à 3% maximum, le laurier noble permet de soulager efficacement le mal de dos.

Deux livres sur les huiles essentielles pour en savoir plus

Se soigner avec les huiles essentielles pendant la grossesse, de Danièle Festy, Leduc.S Editions
Se soigner au naturel pendant la grossesse et l’allaitement, de Carole Minker, éditions Larousse

*Les huiles essentielles interdites durant toute la grossesse : Achillée millefeuille, Acore calamus, Ail, Ajowan, Aneth, Anis vert, Angélique,  Armoise, Bois de Siam, Cannelle de Ceylan (feuille et écorce), Cannelle de Chine, Carvi, Cèdre de l’Atlas, Cèdre de l’Himalaya, Curcuma, Cyprès, Eucalyptus à cryptone, Eucalyptus globulus, Eucalyptus mentholé, Genévrier, Girofle (clou et feuille sauf accouchement),  Hysope officinale, Katrafay, Lantana,  Lavande stoechade, Menthe des champs, Menthe pouliot, Menthe verte, Menthe poivrée, Nard, Noix de muscade, Origan compact et vulgaire, Palmarosa (sauf accouchement), Persil, Romarin à camphre, Romarin à verbénone, Sarriette, Sauge officinale, Tagète, Thym à linalol, Thym à thymol , Thym saturéoïdes, Thuya, Valériane des Indes, Verge d’or, Zédoaire


**Les huiles essentielles autorisées après le 4e mois :
Basilic à linalol, Bergamote (avec ou sans furocoumarines), Bois de Hô, Camomille allemande, Camomille romaine, Cardamome, Cèdre de Virginie, Ciste ladanifère, Citron, Citron vert, Cumin, Epinette noire, Estragon, Eucalyptus citronné, Eucalyptus radié, Eucalyptus smithii, Fragonia, Galangal, Géranium bourbon, Géranium Egypte, Gingembre, Hélichryse italienne, Iary, Inule odorante, Kunzea, Laurier noble, Lavande fine, Lemongrass, Lentisque pistachier, Mandarine, Marjolaine à coquilles, Marjolaine à thujanol, Niaouli, Orange, Orange sanguine, Petitgrain, Pin, lariccio, Pin maritime, Pin de Patagonie, Pin sylvestre, Pruche, Ravintsare, Rhododendron, Rosalina, Rose, Tea tree, Ylang-ylang III, Ylang-ylang complète


Quoi qu’il en soit, évitez l’auto-médication lorsque vous êtes enceinte et demandez conseil à votre médecin ou à un pharmacien spécialiste de la phytothérapie avant d’utiliser des huiles essentielles.

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Crédit photo : @urbanoutfitters