Et si vous anticipiez l’après pour mieux accueillir la rencontre ? Quand la naissance est prévue par césarienne, se préparer au post-partum, c’est déjà prendre soin de soi avant le grand jour. Johana Gros, sage-femme, formatrice et accompagnante périnatale, spécialiste de la césarienne, co-autrice du livre La naissance par voie haute (Éditions Vuibert, avril 2025), nous livre ses conseils pour une récupération douce, consciente et apaisée.
Préparer son post-partum, c’est déjà prendre soin de soi avant la naissance
Savoir qu’on accouchera par césarienne, c’est avoir l’opportunité d’anticiper. Et cette anticipation est une véritable alliée : elle permet d’aborder la naissance plus sereinement, de limiter la fatigue et de vivre un retour à la maison plus doux.
Sur le plan physique
La césarienne reste une chirurgie abdominale : le corps a besoin de temps, de douceur et de respect pour retrouver son équilibre.
• Bouger tôt, mais avec prudence : se lever accompagnée dès que possible, marcher un peu chaque jour, respirer profondément pour relancer la circulation et prévenir les douleurs.
• Protéger sa cicatrice : se redresser en se tournant sur le côté, utiliser un oreiller pour tousser ou rire, masser la cicatrice une fois la plaie refermée, avec des gestes simples et bienveillants.
• Avoir le bon matériel : un lit à hauteur confortable, un coussin d’allaitement, une chaise stable, une table à langer bien placée — tout ce qui limite les mouvements brusques et soulage le ventre.
Sur le plan logistique et organisationnel
Une bonne préparation, c’est aussi alléger le quotidien.
• Prévoir de l’aide : pour les repas, le linge, les aînés, les courses — déléguer n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
• Organiser son espace : garder le nécessaire à portée de main (compresses, coussin, eau, collations, couches, changes).
• Aménager des zones de repos : un coin calme pour allaiter, un espace sécurisé pour poser le bébé sans effort.
• Penser au portage léger : une écharpe adaptée ou un sling permettent de garder son bébé contre soi sans solliciter la cicatrice.
Sur le plan alimentaire
L’alimentation joue un rôle clé dans la récupération.
• Miser sur les aliments riches en fer, protéines et vitamine C : lentilles, œufs, poisson, légumes verts, fruits frais.
• Favoriser les fibres et l’hydratation : fruits secs, compotes, graines de chia, eau, tisanes — pour prévenir la constipation liée aux antalgiques et au manque de mobilité.
• Limiter les sucres rapides et produits ultra-transformés, sources d’inflammation.
• Accepter les plats simples et réconfortants : préparés à l’avance ou offerts par l’entourage. Un congélateur bien garni, c’est un vrai cadeau de post-partum.
Sur le plan émotionnel et du lien
Une naissance, même programmée, reste un bouleversement.
• Prendre le temps d’en parler : avec la sage-femme ou l’équipe, pour comprendre et intégrer son expérience.
• Accueillir ses émotions, même contradictoires : joie, fatigue, frustration, tendresse.
• Favoriser le peau-à-peau et les positions d’allaitement adaptées : madone inversée, ballon, allongée sur le côté — tout ce qui soulage la cicatrice et favorise la proximité.
• Se rappeler que le lien se tisse dans la durée : il ne naît pas forcément à la minute de la naissance, mais au fil des gestes, du regard et de la tendresse quotidienne.
Prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de sa rencontre
Préparer son post-partum, c’est se dire : « Je n’ai rien à prouver. J’ai besoin de repos, d’amour et d’un environnement qui me soutient. » Une césarienne bien vécue, c’est une récupération respectée, anticipée et accompagnée — pour que la mère et le bébé puissent se rencontrer pleinement.
Pour aller plus loin :
Écouter notre conversation en podcast avec Johana Gros, Mères #146 – “La naissance par voie haute” : changer le regard sur la césarienne.
La naissance par voie haute, un ouvrage du collectif « Maman Césarisée », signé Laetitia Bricout, Johana Gros et Noémy Daclinat, Éditions Vuibert, avril 2025.
