Comment j’ai sauvé mon post-partum grâce à mon alimentation  


Des bouillons plein de minéraux et de protéines, des légumes aux épices « réchauffantes », des fibres, du bon gras, des snacks sains et des tisanes d’allaitement : voilà le menu idéal pour se nourrir après l’accouchement. Vous en rêvez ? La cheffe Cécile Lenormand a investi le créneau de l’alimentation post-partum et propose des repas livrés spécialement adaptés aux besoins des toutes jeunes mères. Notre journaliste, Fanny, a testé le concept. Débrief.

Je me souviens très clairement de mon cours de préparation à l’accouchement dédié au post-partum. Ma sage-femme en avait brossé un portrait très noir : elle avait beaucoup insisté sur le manque de temps pour s’occuper de soi quand on a un tout petit bébé et, entre autres choses, vivement conseillé de congeler, avant la naissance, un maximum des plats, à réchauffer une fois le bébé arrivé. J’étais sortie de la séance agacée, sûre qu’elle exagérait. Et j’avais laissé mon congélateur comme il l’avait toujours été : vide.


Évidemment, elle avait mille fois raison. Après un accouchement assez violent, je me suis retrouvée avec un bébé qui pleurait beaucoup, dormait peu et pas longtemps, supportait mal d’être posé dans un transat ou dans un couffin. J’ai pris l’habitude de l’avoir tout le temps dans les bras. Les premiers jours, ça n’était pas un problème, le papa était là, m’apportait repas et médicaments… Mais congé paternité microscopique oblige, je me suis très rapidement retrouvée seule à la maison avec mon nourrisson et complètement dépassée… notamment par mon alimentation.

Je me souviens d’avoir mangé du pain pour le petit-déjeuner puis du pain pour le déjeuner et du pain pour le goûter, d’avoir bu beaucoup de café et aussi d’avoir eu très soif, sans oser aller me remplir un verre pour ne pas réveiller ma fille qui dormait sur moi. Parce qu’en plus, je tenais beaucoup à allaiter. Sans réaliser la discipline alimentaire que cela demandait. Pas question de sauter un repas ou de manger n’importe quoi : je devais être en permanence calée et largement hydratée pour nourrir correctement mon bébé. Raté. Je me nourrissais de carottes crues, de yaourts, de pâtisseries et autres calories vides apportées par les visiteurs venus admirer la nouvelle venue. Nutrition : zéro. Ça n’a pas loupé, à la visite des 3 mois, ma fille n’avait pas pris le poids requis. « Il faut la complémenter », a tranché la pédiatre. Quant à moi, j’étais bien en dessous de mon poids de forme et mes petits frichtis mal équilibrés et pris au lance-boulette avaient eu un effet plus que désastreux sur mon transit (et mon périnée).

Quand j’ai préparé l’arrivée de mon deuxième enfant, j’ai mis le paquet sur le post-partum, complètement négligé la première fois en faveur de la préparation à l’accouchement. J’ai lu le livre de Julia Simon, passionnant, qui parle, entre autres, de ce qu’une très jeune mère a besoin de manger. Une fois le bébé né, je n’ai pas eu honte de demander à mes amies ou à ma mère de venir avec un curry de pois chiches plutôt qu’avec des truffes au chocolat et je n’ai plus jamais hésité à opter pour la facilité du resto livré, que j’avais du mal à m’autoriser pour mon aînée.


Petits plats frais, nutritifs et bio livrés en bocaux

Et puis j’ai découvert le travail de Cécile Lenormand, qui propose une cuisine spécialement élaborée pour le post-partum, à partir d’ingrédients frais, bio, de saison et locaux. Le tout livré sans plastique, en bocaux et dans du papier. Titulaire d’un CAP cuisine et d’un CAP pâtisserie, Cécile a décidé de se spécialiser dans la cuisine post-accouchement à la faveur de plusieurs rencontres. « Il y a quatre ans, une amie sage-femme, enceinte à l’époque, m’a fait découvrir les enjeux de l’alimentation post-accouchement lorsqu’on a cuisiné ensemble pour préparer son post-partum. Plus tard, alors que je vivais à Taïwan, mes amies jeunes mamans m’ont fait découvrir tout ce qui était mis en place pour le post-partum dans leur pays, et l’importance d’une cuisine adaptée. J’ai ensuite constaté qu’à Paris ces services de traiteur post-partum n’étaient que très minoritaires », explique Cécile.

Une bonne majorité des formules qu’elle livre sont des cadeaux offerts à de jeunes accouchées par de la famille ou des amies, m’explique-t-elle également. Cécile propose que je teste une formule composée de trois plats, deux bouillons, trois collations et trois infusions, que je peux personnaliser si je le souhaite en fonction de mes goûts, dégoûts et intolérances (pratique quand on allaite et que l’estomac de son bébé supporte mal certaines choses). Je choisis aussi la date et l’horaire de livraison.

Le jour J, tout est livré par Cécile elle-même, qui prend soin d’expliquer comment conserver, réchauffer et déguster ses petits plats. En deux minutes, mon frigo est rempli et, en lisant le menu détaillé livré avec les bocaux, je vois que Cécile a potassé très sérieusement sur l’alimentation post-partum. Il y a là tout ce qu’il faut pour se remettre d’un accouchement : des bouillons plein de minéraux et de protéines, un curry de légumes aux épices « réchauffantes », des ramens de riz noir, légumes à la vapeur douce et oeufs mollets marinés au tamari (des fibres, des protéines…), du bon gras (un filet de maquereau crème de betterave)… J’ai aussi, sur mon plan de travail, des petits sachets en kraft remplis de snacks sains (energy balls, cookies vegan…) et un petit stock de tisanes parfaitement adaptées à mes besoins de mère allaitante : de l’ortie reminéralisante et riche en fer, de la mélisse anti-inflammatoire et anti-oxydante, des feuilles de cassis digestives et relaxantes. Le tout est beau, coloré, joliment étiqueté et fait saliver.

Résultat de l’expérience : pendant trois jours, j’ai puisé dans ces jolies réserves, je n’ai pas pensé à mes menus, je n’ai pas fait les courses, je n’ai pas touché à mes casseroles, si ce n’est pour réchauffer et assembler les petits plats de Cécile. J’ai eu le sentiment que quelqu’un s’occupait de moi et je me suis occupée de mon bébé avec l’impression de le faire mieux que d’habitude et plus sereinement. Surtout, je me suis régalée. Depuis, je sais aussi quel cadeau de naissance j’offrirai à la prochaine de mes amies qui accouchera. Pas de doudou, des bocaux.

Plus d’informations sur Chef Cécile :
Livraison à Paris et sa périphérie du lundi au dimanche.
À partir de 70 euros pour une formule Petit câlin pour 1 personne (3 plats + 1 sauce + 2 bouillons + 3 collations + 3 infusions).