5 trucs à piquer aux Danois pour élever les enfants les plus heureux du monde…

Il paraît que le peuple danois est le plus heureux du monde… Un bonheur qui ne cesse de nous rendre jaloux, et qui rejaillit en plus sur leurs enfants… Américaine d’origine, Jessica Joelle Alexander en fait l’expérience au quotidien : elle a épousé un Danois et découvert les vertus de ce pays et de ses méthodes d’éducation. Avec Iben Dissing Sandahl, psychothérapeute à Copenhague, elle co-signe un ouvrage qui tend à donner les secrets des Danois pour que leurs enfants soient si heureux. On a lu et retenu quelques trucs à leur piquer.

 

1/ Valoriser le jeu libre
Il s’agit de sortir du cadre des activités organisées, qui peuvent être une source de stress pour les parents et les enfants. Non, nous ne sommes pas obligés de prévoir mille sorties au musée pour avoir l’impression de « nourrir » intellectuellement son enfant et de l’éduquer. Le laisser jouer seul lui permet d’apprendre, de grandir, de lui donner confiance dans sa capacité à évoluer par lui-même avec son imaginaire. L’auteur rappelle: « Saviez-vous que le jeu libre apprend aux enfants à devenir moins anxieux ? Il leur enseigne la résilience. » Le livre souligne aussi que dans l’éducation que nous donnons à nos enfants, nous avons tendance à multiplier les activités sportives, musicales, culturelles dans le but de les voir récompensés. Or, le constat au Danemark est que « si les enfants ne réussissent que pour obtenir quelque chose, des bonnes notes, des médailles ou des félicitations de la part des enseignants ou des parents, alors ils ne fortifient pas leur volonté intérieure. (…) Les Danois pensent que les enfants ont fondamentalement besoin d’espace et de confiance pour maîtriser les choses par eux-mêmes. »

 

2/ Pas trop de pression, ni trop de compliments
Dans la philosophie danoise, on prône le juste milieu. On encourage son enfant à découvrir par lui-même ses appétences pour tel ou tel domaine sans le stresser avec une éventuelle performance, mais en valorisant la notion d’apprentissage et de progression. En développant ainsi sa personnalité en grandissant, l’enfant a moins besoin de se rassurer avec l’approbation ou les félicitations des gens qui l’entourent: « Puisque vous savez qui vous êtes, vous n’avez besoin de personne pour vous sentir important. En conséquence, les Danois s’efforcent de ne pas couvrir leurs enfants d’éloges. » L’ouvrage alerte ainsi sur l’écueil de la projection des parents sur leurs enfants: « S’ils sont trop sous pression ou trop complimentés, les enfants apprennent à agir dans le but d’obtenir une reconnaissance extérieure et non pour leur satisfaction intérieure. »

 

3/ Se familiariser avec l’optimisme positif
Autre qualité que l’auteur reconnaît aux Danois : ils auraient plutôt tendance à voir le verre à moitié plein, et ce dans tous les domaines. Notamment pour les enfants avec lesquels ils s’efforcent de ne pas se montrer négatifs, jusque dans les mots qu’ils emploient: « Quand notre enfant ou nous-mêmes employons un langage réducteur, du type « je déteste ça », « je n’y arriverai pas » ou « je suis nulle en ceci ou cela », nous tendons un fil conducteur négatif au sein de notre vie. » Par ailleurs, la tendance à cataloguer un enfant comme mauvais en maths, paresseux ou très intelligent, le pousse à s’identifier à cette image projetée sur lui: « La plupart des étiquettes plaquées sur un enfant le suivent jusqu’à l’âge adulte. (…) S’en délivrer, c’est ouvrir sa vie et celle de ses enfants à de nouveaux chemins. » Même lorsque l’enfant se trompe, n’écoute pas ses parents ou fait une bêtise, il faut tâcher d’en tirer une leçon positive: « En affirmant que l’erreur est humaine et que nous voyons malgré tout du positif jusque dans l’erreur, nos enfants seront plus tendres avec eux-mêmes quand ils échoueront. »

 

4/ Apprendre l’empathie
Pour bien vivre en société, avec l’autre, l’éducation danoise met l’accent sur la notion d’empathie, que l’on peut apprendre dès le plus jeune âge. À la maison, il s’agit pour les parents de montrer l’exemple : en étant attentifs aux émotions de leurs enfants, et en leur apprenant à accepter les sentiments négatifs comme la colère ou la frustration. À l’école, les petits élèves danois ont un programme appelé « Pas à pas » qui consiste à montrer des photos d’enfants exprimant différentes émotions et à les commenter: « Le programme cherche à doter les enfants de deux compétences: la reconnaissance et le respect des émotions », explique l’auteur. L’apprentissage de l’empathie naît aussi du travail en équipe, très valorisé au Danemark. Les enfants d’âges, de compétences et de caractères différents sont poussés à s’unir pour un projet. « L’objectif est de mettre en pratique l’idée que tout le monde a des qualités et peut aider l’autre à avancer. (…) Ce système favorise la collaboration, le travail en équipe et le respect. »

 

5/ Éviter les rapports de force
Cela commence par le fait de choisir ses combats. On peut par exemple lâcher du lest sur le tee-shirt porté trois jours de suite ou sur le yaourt renversé sur le canapé. En contrôlant notre propre colère et notre stress, nous montrons à nos enfants, par un effet de miroir, que l’on peut accepter les émotions négatives : « nous n’élevons pas des soldats, rappelle l’auteur. Les enfants testent les différentes situations pour eux-mêmes. Si ces situations se transforment en rapport de force, tout le monde y perd. (…) Restons calmes, les enfants le seront aussi. » Bien sûr, tous les parents ou presque ont déjà crié sur leurs enfants, nul besoin de culpabiliser, mais il faudrait essayer de trouver des parades comme l’humour ou « commencer par la compréhension plutôt que par la colère, se mettre à la place de l’enfant dans l’une ou l’autre situation. » Et si le stress ou la colère montent, il existe des solutions pour prendre le temps de s’apaiser: « Inspirer profondément. Changer de pièce, s’octroyer un peu de temps pour soi et, si possible, passer le relais à son compagnon ou à sa compagne. »

Comment élever les enfants les plus heureux du monde? Les recettes du bonheur danois, de Jessica Joelle Alexander et Iben Dissing Sandahl, JC Lattès.

Tiphaine Lévy-Frébault.

 

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