Les pleurs du nouveau-né : comment les supporter sans stresser ?

Le bébé n’a pas le langage pour communiquer. Toutefois, il exprime ses besoins et émotions par des sourires, des mimiques, des expressions corporelles (tension, bâillement…) ou des pleurs. Les pleurs sont souvent source de stress et d’inquiétude pour les parents, car ils peuvent être difficiles à comprendre et à soulager. Pourquoi les bébés pleurent-ils ? Comment comprendre leurs pleurs ? Est-ce qu’on doit les « consoler » ou les laisser pleurer ? Comment ne pas stresser ou se sentir débordée par les pleurs de son bébé ? Ces questions, tous les parents se les posent. Voici quelques pistes pour vous accompagner sur ce sujet.

Pourquoi les bébés pleurent-ils ?

Lorsqu’il vient au monde, le bébé crie, première expression de sa vie extra utérine. Pour comprendre les pleurs, il faut avoir en tête que les bébés ont tout à découvrir de leur nouvel univers. En venant au monde, ils n’ont pas de mode d’emploi, ce qui est une source de stress. Quand nous, adultes, faisons de nouvelles expériences ou sommes dans l’inconnu, que ressentons-nous ? Les bébés ont les mêmes émotions qu’un adulte, et ressentent fortement ce qu’ils vivent. Les pleurs du bébé sont là pour exprimer un besoin, une émotion : la faim, la douleur, la peur, une angoisse, la fatigue, un inconfort (trop chaud/ trop froid, une couche pleine) ou le plus souvent un besoin d’être câliné et rassuré. Les pleurs sont également un mécanisme de décharge des tensions et du stress accumulés dans la journée. Ils apparaissent davantage en fin de journée ou le soir, débutent souvent autour de 15 jours, avec des pics vers 3 et 6 semaines (liés aux pics de croissance du bébé). Le premier trimestre de vie peut ainsi être une période intense de pleurs. Un bébé peut pleurer en moyenne 2h par jour et il n’a pas toujours de larmes. 

Comment comprendre les pleurs ?

Certaines méthodes, études et même applications tentent d’aider les parents à distinguer les pleurs, mais elles ne font pas toujours l’unanimité. Avant cela, pour comprendre les pleurs de son bébé, il y a deux outils : le temps et l’observation. Le temps permet au parent de découvrir son bébé au fil des jours, c’est une rencontre, on apprend à se connaître. L’observation permet au parent de découvrir les besoins de son enfant, ses rythmes, ce qu’il aime ou non et comment il l’exprime. Alors, que me montre mon bébé ? A-t-il faim, mal, sommeil, besoin d’un câlin pour se rassurer ? Le parent va petit à petit repérer les signes propres aux besoins de son bébé et y répondre. 

Est-ce qu’on doit « consoler » son bébé ? Est-ce qu’on peut le laisser pleurer ?

« Laisse ton bébé pleurer, il va faire ses poumons », « il te manipule, il fait des caprices ! » : toutes ces phrases trop souvent entendues sont fausses et culpabilisantes pour les parents. « L’enfant ne pleure jamais pour rien. Il pleure parce qu’il a besoin de quelque chose, c’est un appel », nous rappelle Elisabeth Gueguen (pédiatre et auteure). Alors pourquoi ne faut-il pas laisser un bébé pleurer ? Répondre aux pleurs évite au bébé un très grand stress, qui entraînerait la production de cortisol (hormone du stress) et empêcherait une bonne maturation cérébrale. Par ailleurs, si le bébé n’obtient pas de réponse, il finit par ne plus pleurer, n’espérant plus rien de l’adulte, pensant qu’on ne l’entend pas. Répondre aux pleurs de son bébé lui permet de créer une relation de confiance avec l’adulte : j’appelle, on me répond, je me rassure. Ce sont ses toutes premières expériences de relation à l’autre. Le bébé doit donc être écouté, consolé, et cela n’en fera en aucun cas un enfant capricieux !

Comment calmer les pleurs ?

Les pleurs s’apaisent en général en fonction des réponses apportées au besoin ou à l’émotion exprimés. Voici quelques exemples : votre bébé s’agite, passe ses mains sur sa bouche, tourne la tête en cherchant ? Il a peut-être faim. Votre bébé pleure en dormant ? Veillez à ne pas le prendre tout de suite dans vos bras, vous pouvez juste poser une main sur lui pour éviter de le réveiller complètement, il est peut-être dans une phase de sommeil agité. Il pleure en buvant ? Peut-être a- t-il un reflux, une allergie ou s’il est allaité, un réflexe d’éjection fort. Il pleure dans le bain ? Peut-être que la température de l’eau ne convient pas ou qu’il a besoin d’être contenu dans un lange. Il se frotte les yeux avec des pleurs aigus ? Peut-être a-t-il sommeil. Toutes ces questions sont nécessaires pour répondre aux pleurs.
Toutefois, si les besoins de votre bébé sont assouvis et qu’il continue de pleurer, d’autres astuces peuvent le soulager : le peau à peau, le portage en écharpe, le bercer dans vos bras, le masser, l’installer dans un environnement calme avec une lumière douce, de la musique calme ou des bruits blancs, lui proposer une tétine (à éviter si début d’allaitement) ou une promenade. La priorité sera bien sûr de lui parler : votre voix et votre attention vont le rassurer ! Et si rien n’y fait, n’hésitez pas à lui dire « je vois que quelque chose ne va pas, je ne comprends pas, montre-moi, on va trouver ensemble ».

Comment ne pas stresser et mal vivre ces pleurs, surtout le soir ?

Les pleurs suscitent un grand stress chez les parents car personne n’aime voir son bébé ainsi. Toutefois, votre bébé s’exprime et c’est une excellente chose. Un bébé qui ne pleure pas ne signifie pas que tout va bien. Par ailleurs, chaque parent a sa propre tolérance aux pleurs. Les pleurs réveillent chez chacun ses propres souffrances. Le soir augmente également le stress des pleurs chez les parents qui ont leur propre fatigue et leurs peurs : peur de devoir gérer seul, peur de ne pas dormir, peur que l’aîné se réveille… N’hésitez pas à vous répartir les nuits avec votre conjoint si vous êtes épuisés et que le bébé est au biberon. Rappelez-vous qu’il n’y a pas toujours de réponse magique aux pleurs. Consoler, câliner, parler à votre bébé seront toujours bénéfiques et auront des bienfaits pour le cerveau de votre bébé et votre relation. 

Quels conseils quand on se sent débordé(e)s par les pleurs de son bébé ?

Il est important de rappeler que si vous vous sentez débordée, prête à exploser (ce qui est tout à fait compréhensible !) surtout demandez de l’aide à votre conjoint et à votre entourage avant d’être à bout. Si ce n’est pas possible, il est préférable d’aller installer son bébé dans son lit, en sécurité, lui dire que vous êtes à côté, que vous avez besoin de souffler et que vous revenez. Allez boire un verre d’eau, faites 3 grandes inspirations et expirations, relâchez vos épaules… Les bébés ressentent le stress ! Si les pleurs sont excessifs, accompagnés de signes de douleur, d’une fièvre supérieure à 38 degrés, de vomissement… Consultez un médecin. 

Apprendre à décoder son bébé pour lui apporter tout ce dont il a besoin demande du temps et beaucoup de patience. Ne doutez pas de vos compétences parentales, vous faites toujours le maximum, au mieux pour votre bébé, et il le sent ! N’hésitez pas à demander de l’aide si besoin. Associations, sages-femmes, ostéopathes, consultantes périnatales : vous n’êtes jamais seules. En grandissant votre bébé exprimera ses besoins plus clairement et vous serez vous aussi plus à l’aise pour les décoder.