J’ai testé la méthode Dunstan Baby Language pour décrypter les pleurs de mon bébé

C’est sans doute le rêve de tout jeune parent : réussir à décoder les cris d’un nourrisson et éviter les tâtonnements qui se traduisent, chaque jour, par de longues minutes d’angoisse et de frustration. Découverte au hasard de mes errances radiophoniques de congé maternité, j’ai décidé de tester la méthode Dunstan Baby Langage avec ma fille. Verdict 4 mois après sa naissance : ça fonctionne !

La promesse était alléchante : il existe un dictionnaire des cris de bébé qu’il suffirait de parcourir pour savoir ce dont notre nourrisson a besoin. Ce décodeur des pleurs de bébé a été mis au point par Priscilla Dunstan, chanteuse lyrique australienne guidée sur cette voie par son oreille absolue, sa mémoire auditive hors norme, et des semaines d’impuissance face aux pleurs de son premier fils, Tom. C’est au cours d’une de ces longues nuits à essayer d’apaiser son petit qu’elle se saisit d’un carnet de notes et décide de travailler à l’identification des pleurs pour leur donner un sens.

Treize années et plus d’un millier de bébés du monde entier étudiés plus tard, l’Australienne affirme avoir identifié une dizaine de phonèmes qu’elle a rattachés à autant de besoins. Un vocabulaire qui se met en place dès la naissance avec trois « mots » : Néh (« j’ai faim ») ; « Eh » (« j’ai besoin de faire un rot ») ; « Aoh » (« J’ai sommeil »).

Des sons qui se forment, explique-t-elle dans son livre*, en raison des mouvements internes du corps : en fonction de leurs sensations, des raisons de leur inconfort, nos bébés prennent une posture différente. C’est cette posture qui va influencer la position de leur diaphragme et donc le son émis. Qu’ils soient Français, Kenyans ou Chinois, tous les bébés du monde parlent donc, à la naissance, le même langage.

Les cris se décodent avant que le bébé ne soit très agité

Sur le papier, la démonstration est convaincante. Et à la naissance de ma fille en juin dernier, je décide de me concentrer sur le son qui me semble le plus facile à reconnaître, celui qui exprime la faim : « Néh ». Il me semble d’autant plus intéressant que, si je l’allaite à la demande, je veux éviter l’écueil de lui proposer le sein au moindre cri.

Dissipées les brumes des premiers jours post-partum, l’évidence s’impose : j’entends bel et bien le son « Néh » sortir de la bouche de ma fille. Et si je lui propose alors le sein, elle se met à téter goulûment.

Je fais fi des remarques de mon entourage et m’approche de mon bébé au moindre appel : Priscilla Dunstan insiste sur le fait d’être à l’écoute des nourrissons dès leurs premiers « cris ». L’énervement déforme les sons. Ils deviennent donc plus difficiles à décrypter.

Décrypter les besoins de son bébé pour gagner en assurance

L’expression du besoin de faire un rot (le son « Eh » selon le Dunstan Baby Langage) m’a également semblé assez simple à identifier : ce grincement, qui intervient souvent peu de temps après une tétée, m’était d’ailleurs déjà familier chez mon fils aîné.

Ma fille n’ayant guère souffert du ventre dans ses premières semaines, je me suis concentrée sur l’identification du cri signalant un besoin urgent de dormir. Mais les manifestations physiques (bâillement, frottement du nez ou des oreilles) ont finalement toujours précédé ce fameux « Aoh » qui, je l’avoue, me semble plus difficile à distinguer.

Ma fille et moi avons désormais eu le temps de faire connaissance et je n’ai pas ressenti le besoin d’aller plus loin dans cette expérience… Si je n’ai pas la présomption de penser que je décode les besoins de mon bébé mieux qu’une autre maman, j’ai une certitude : avoir décrypté quelques-uns de ses pleurs m’a donné confiance et sans doute épargné bien des moments de doute.

*Il pleure, que dit-il ?, Décoder enfin le langage caché des bébéde Priscilla Dunstan, aux éditions JCLattès. 

Crédit photo : Belly balloon Photography / Les Louves