Naturopathie et grossesse : comment booster son alimentation ?

Entre les restrictions alimentaires, les petits maux qui ponctuent chaque trimestre et les réserves d’énergie sur-sollicitées pour le bébé en devenir, la grossesse représente une période intense en bouleversements pour notre corps. Elle est aussi un moment de transition et de préparation : à la naissance, à l’allaitement et à une nouvelle vie bien remplie… Autant de raisons de mettre ce temps à profit pour chouchouter notre équilibre physiologique. On a demandé à Anne Poignant, naturopathe à Paris, de nous donner quelques clefs et recettes de naturopathie pour sublimer la grossesse.

Pourquoi la naturopathie est-elle une ressource intéressante pendant la grossesse ?

La grossesse est un moment privilégié pendant lequel les futures mamans sont très motivées et à l’écoute de leur corps pour donner le meilleur à leur bébé. La naturopathie permet d’atteindre un équilibre afin de diminuer les désagréments de la grossesse en douceur et de se préparer au mieux à l’accouchement et à l’allaitement. La naturopathie permet également de gérer le stress de la maman et cela a un impact direct sur le bébé et son poids… Une maman qui a pris soin de s’occuper d’elle pendant la grossesse aura moins de mal à récupérer ensuite. Elle aura également donné toutes les chances à son bébé afin de se construire un bon système immunitaire, un système nerveux équilibré.

S’agit-il seulement de revoir notre alimentation ?

La naturopathie utilise plusieurs techniques, les 3 dites majeures et incontournables sont : alimentation, exercice physique et aspects psychologiques. J’ajoute que pour nos modes de vie actuels, on ne doit pas faire l’impasse sur la relaxation et la respiration. C’est pourquoi je conseille aux mamans d’intégrer la pratique du yoga et/ou de la gym douce.

Quel rôle joue l’alimentation pour la future maman et pour son bébé ?

Il existe un lien direct entre la santé des êtres humains et leur mode d’alimentation, c’est encore plus vrai pour une femme qui est enceinte : pour que sa grossesse se déroule dans les meilleures conditions possibles, elle doit être en bonne santé avec le moins de carences possibles. Le bébé ira piocher dans les réserves de sa maman. Les dernières études ont montré qu’il y avait un lien direct entre l’alimentation de la maman et la future santé du bébé, et même sur la santé à l’âge adulte, et donc l’espérance de vie.

Quelles sont les grands principes à appliquer pour booster son énergie, surmonter la fatigue et faire du bien à son bébé, sans transformer notre quotidien et la liste des courses en casse-tête ?

Selon moi il ne s’agit pas de « booster » l’énergie mais d’accompagner au mieux chaque trimestre et les différents stades de développement du futur bébé.

  • Consommer de l’eau peu minéralisée (moins de 50 mg par litre comme Mont Roucous ou Montcalm)
  • Privilégier une alimentation biologique
  • Bannir cigarettes, alcool et excitants
  • Consommer des bonnes huiles bio de première pression à froid
  • Mastiquer pour protéger sa flore intestinale et éviter de prolonger les temps de digestion
  • Éviter de mélanger au cours d’un même repas les fruits et les protéines (fermentation)

Quels sont les aliments à privilégier et ceux à éviter ?

En général on alerte les femmes enceintes sur les aliments à éviter (les excitants, l’alcool, le café, les poissons en bout de chaîne alimentaire, les aliments avec index glycémiques élevés, les aliments transformés) ; j’insiste particulièrement sur les protéines de qualité, le « bon » gras (huiles de première pression à froid bio), la diversité des aliments (locaux, de saison), les légumes et les fruits de qualité biologiques.

Que faire pour être moins dépendante de nos chamboulements hormonaux pendant la grossesse… ?

Il faut prendre soin du foie et des intestins, les grands organes d’élimination de nos toxines. Il faut s’assurer également que notre flore intestinale soit bien équilibrée, on parle souvent du lien entre le microbiote (les innombrables bactéries qui se trouvent dans nos intestins) et nos émotions. Privilégier ce qui relaxe et l’intégrer dans la routine hebdomadaire ou journalière : un bain, une sieste, des marches dans la nature, du yoga, de la natation, des massages, de la sophrologie. N’oubliez pas qu’une femme est enceinte une fois, 2 fois, 3 fois, plus rarement 4 fois dans sa vie…

À quoi ressemblent les 3 repas équilibrés d’une future maman ?

Le matin : un thé vert léger, du pain complet de qualité biologique avec purée d’amande complète bio ou guacamole.

Le midi : des crudités en entrée avec une bonne huile de première pression à froid, une protéine animale avec une portion de légumes bio, des fruits cuits en dessert.

Collation : fruits et oléagineux.

Le soir : Plus léger ; soupe de légumes et salade avec fromage de chèvre.

Mes conseils : 

On évite les fruits frais en fin de repas car ils ont tendance à fermenter, la base du repas principal doit être constituée de légumes (60 %), de protéines animales (20%), de céréales (20%)… D’un coup d’œil l’assiette doit contenir plus de la moitié de légumes.

Dès le deuxième trimestre, il faut augmenter sa ration de protéines, les femmes ont tendance à en manger trop peu. Pour ce qui est des bonnes huiles, il faut compter au moins 2 cuillères à soupe par jour.

Des remèdes miracles pour les nausées du début de grossesse et les remontées acides du dernier trimestre ?

Les nausées sont dues à l’adaptation du corps aux changements hormonaux et sont souvent dues aux carences en vitamines B6, fer, magnésium et zinc. Tout ceci se mesure en début de grossesse par des bilans sanguins adaptés. On peut ainsi rétablir les carences grâce à la micronutrition si cela n’a pas été fait en préconception.

Astuce : alléger le repas du soir, dîner le plus tôt possible, mastiquer et fractionner les repas.

Les remèdes miracle : le gingembre (en décoction par exemple avec un peu de citron). L’eau de Quinton et les bourgeons de figuier.

On parle aussi du rôle intéressant des compléments alimentaires, des « super aliments » et des probiotiques pendant la grossesse. Comment faire le tri et que faut-il privilégier ?

On doit s’assurer qu’on dispose suffisamment de vitamines B, vitamines D, iode, fer, omégas 3, magnésium et zinc. On veillera aussi à un apport de probiotiques dès le début de la grossesse. Pour les compléments alimentaires, je recommande Magferel et Omegarel du laboratoire Santarel.
On pourra aussi utiliser l’arsenal des super aliments : spriruline, acérola, açaï, pollen.
Pour éviter la constipation : graines de lin et graines de chia à faire tremper dans un peu d’eau et 2 pruneaux la veille pour le lendemain.

Peut-on préparer son corps à l’allaitement ?

Oui en suivant tous les conseils ci-dessus sur l’alimentation et en pratiquant des massages des mamelons à l’huile de coco bio ou huile végétale pendant la grossesse.

Doit-on modifier son régime alimentaire pendant l’allaitement ?

Il faut veiller à s’hydrater suffisamment avec de l’eau peu minéralisée ou filtrée, consommer suffisamment de bonnes graisses (Oméga 3), favoriser une alimentation biologique (fruits et légumes) et variée… La composition du lait de la maman varie au cours de la journée, il sera plus riche en fin de journée et plus sucré le matin, une bonne raison de varier les goûts et les plaisirs pour en faire profiter son bébé.

Merci à Anne Poignant, naturopathe à Paris, et au laboratoire Santarel qui offre 20% de réduction sur toute commande à nos lectrices avec le code “Louves” du 1er au 30 juin 2019. 

Crédit photo : Brooke Lark sur Unsplash.