Le sucre et les enfants : comment leur donner les bons réflexes dès tout petit ?

C’est souvent un casse-tête pour les parents : l’introduction du sucre dans l’éveil au goût des tout-petits ne se fait jamais sans mille questions. Est-ce que je peux sucrer sa compote ? Peut-il manger du chocolat ? Faut-il bannir les biscuits au goûter ? Mais alors quid du plaisir ? On fait le point sur les bons réflexes à adopter pour l’alimentation de nos enfants dès leur plus jeune âge, avec la complicité de Popote, la marque de babyfood qui éveille le goût des bébés.

Bon sucre et mauvais sucre ?

Petit rappel pour démarrer : il existe deux types de glucide, les glucides simples et les glucides complexes. On retrouve les glucides simples essentiellement dans le saccarhose (le sucre de table), le lactose, le glucose, le sucrose, le maltose. Les glucides complexes sont contenus dans le pain, les pâtes, le riz, les céréales, certains légumes frais ou encore les légumes secs. « Généralement, ce que l’on considère comme « mauvais sucre » ce sont les glucides simples, explique Loëtitia Pescot, diététicienne-nutritionniste. Reste que certains sucres à assimilation rapide, comme le glucose (que l’on trouve dans le miel et les fruits), le fructose (présent dans les fruits mais aussi quelques légumes comme les artichauts, topinambours, oignons, chicoré) et le lactose (présent dans les produits laitiers) ne sont pas à diaboliser pour moi : ils font partie d’une alimentation variée et équilibrée ». Les sucres que la nutritionniste conseille en revanche de fuir lorsque l’on fait ses courses ? Les sirops de glucose et fructose et les jus de fruit concentrés, que l’on trouve dans de nombreux produits industriels transformés. « Ces sucres sont mauvais car ils favorisent la prise de poids, mais surtout ils sont la cause des caries chez les enfants ». « Et comme le sucré est la saveur que l’on préfère naturellement (les bébés qui sont encore dans le ventre de leur mère ont une appétence innée pour le sucre), il est primordial de donner de bonnes habitudes alimentaires dès tout-petit, le choix des préférences alimentaires se jouant par ailleurs avant 4 ans », souligne Loëtitia Pescot. Pour résumer : il faut commencer à habituer nos enfants à ne pas manger trop sucré avant 4 ans, même si pour la nutritionniste n’est pas question pour autant d’interdire le sucre, « je suis contre les excès dans les deux sens ».

À partir de quand peut-on donner du sucre à un enfant ?

Selon les recommandations officielles, le sucre doit représenter moins de 10% de l’apport énergétique quotidien d’un enfant de moins de 3 ans. Pour un enfant de moins de 1 an, cela représente entre 10 et 20g par jour (hors sucre présent dans le lait), et entre 15 et 30g par jour pour les 1-3 ans. « On y arrive vite ! », commente Loëtitia Pescot.

Du coup, dès tout petit, on préfère miser sur les « sucres naturels » pour sucrer ses plats et oublier le sucre de table : on prépare des compotes sans sucre, « et on mise sur de bons fruits, qui auront plus de goût et pas besoin d’exhausteur de saveur », on ne sucre pas les laitages mais on y ajoute des fruits coupés, mixés ou de la compote. Attention par ailleurs, on ne donne pas de miel à un enfant de moins de 12 mois. « L’avantage également en optant pour des produits non sucrés est que si l’on souhaite ajouter un peu de sucre, on peut en choisir la quantité, souligne Loëtitia Pescot. La solution pour moi étant de faire un mix entre les laitages sucrés et non sucrés : cela permet d’habituer l’enfant à manger des yaourts nature dès le départ, à lui faire découvrir la diversité des goûts ». On mise également sur l’utilisation des épices en cuisine : cannelle, gingembre, badiane, ajoutent plus de saveur et font découvrir des goûts nouveaux aux enfants.

Comment composer un goûter équilibré ?

Loëtitia Pescot ne refuse pas à nos enfants un bon gâteau ou biscuit pour l’heure du goûter : « dans un gâteau il y a certes du sucre, mais il y a aussi de la farine, des œufs, etc. Tout est dans la quantité, c’est un équilibre alimentaire global à avoir : le goûter est aussi un moment de plaisir, on a donc évidemment le droit de manger un gâteau, tant qu’il ne représente pas la majorité de la collation. On l’accompagne d’un laitage (yaourt, petit suisse ou lait) ou d’un fruit ou d’une compote ».

À quelles mauvaises habitudes peut-on facilement renoncer ?

« Les jus de fruit sont ma bête noire ! Qu’ils soient bio ou non, ça reste une boisson sucrée. Je les bannis, aussi bien au petit déjeuner qu’au goûter. Pour moi leur consommation doit rester exceptionnelle : une brique complète de jus de fruit, représente 20g de sucre et en plus coupe l’appétit des enfants… ». Loëtitia Pescot est en revanche plus souple avec les jus de fruits pressés maison, à condition qu’on respecte le principe 1 jus = 1 fruit (on ne presse qu’une seule orange par enfant pour un jus d’orange). « Évidemment on ne propose pas d’autres boissons sucrées aux enfants et on leur apprend à boire de l’eau ».

Parmi les autres bons réflexes à prendre dès tout-petit :

  • On se passe des laitages aromatisés et des crèmes dessert, auxquels on préfère donc les laitages nature.
  • Pas de bonbons en récompense : on en mange uniquement en cas de fête ou de moments exceptionnels.
  • Éviter les céréales très transformées du petit déjeuner : on privilégie le pain, avec pourquoi pas de la confiture, ou de la pâte à tartiner bio, on peut varier les plaisirs, pour que le petit déjeuner reste un moment de gourmandise.
  • Si on achète des biscuits, on veille à prendre les moins sucrés. Petite astuce pour s’y retrouver sur la lecture des étiquettes « si le sucre apparait en premier sur la liste des ingrédients, on ne prend pas ! ». Et on traque la présence de saccarhose, sirop de glucose et sirop de sucrose, et de jus de fruit concentré.

Réalisation : Popote x Les Louves