Césarienne programmée ou d’urgence : accompagner la naissance, soigner le post-partum

Souvent vécue dans le silence, la césarienne reste une naissance à part, entourée de zones d’ombre. C’est pour accompagner autrement ce moment de vie – qu’il soit programmé ou vécu en urgence – et permettre aux femmes de se réapproprier leur accouchement, qu’est née Anma, une jeune marque qui entend préparer, accompagner et rassurer les mères traversant une césarienne. Rencontre des deux fondatrices qui œuvrent pour une césarienne mieux pensée et mieux accompagnée.

Pouvez-vous nous raconter la genèse d’Anma ? Quelle a été l’impulsion derrière ce projet ?

Notre projet est né d’une histoire d’amitié et d’une conviction partagée. En juin 2023, Aurélie (l’une des cofondatrices) a vécu une césarienne d’urgence qui a été une expérience marquante, à la fois physique et émotionnelle. Justine (l’autre cofondatrice), kinésithérapeute spécialisée dans la santé des femmes, l’a alors accompagnée dans son chemin de rétablissement. De cette expérience vécue à deux est née une envie profonde : repenser la manière dont on entoure les femmes après une césarienne. Avec ANMA, nous voulons offrir un espace de soutien, de soin et de reconnaissance, pour que chaque femme puisse vivre cette étape avec plus de douceur et de sérénité.

Aujourd’hui, une naissance sur cinq en France se fait par césarienne. Et pourtant on en parle assez peu et elle est souvent trop rapidement évoquée durant le parcours de grossesse. Pourquoi selon vous ?

La césarienne reste un sujet tabou, encore trop souvent perçu comme un accouchement “à part”, voire comme un échec. Ce regard social pèse lourdement sur les femmes. Dans le parcours de grossesse, on l’évoque rarement, comme si en parler revenait à l’attirer ou à accepter une forme de renoncement. Chez ANMA, nous pensons au contraire que s’y préparer, sans dramatiser ni anticiper à tout prix, c’est se donner les moyens de vivre plus sereinement son accouchement qu’il se fasse par voie basse ou voie haute.

Quelles idées reçues ou fausses croyances vous semblent encore très présentes ?

L’une des plus tenaces est que les femmes qui accouchent par césarienne « n’ont pas vraiment accouché ». Comme si le fait de ne pas accoucher par voie basse invalidait l’expérience de mise au monde. Une autre croyance, tout aussi injuste, est que celles qui optent pour une césarienne programmée le font par facilité, voire par flemme en oubliant qu’il s’agit d’une intervention chirurgicale majeure, souvent mûrement réfléchie ou médicalement nécessaire. On entend aussi parfois que la récupération est plus simple, ou qu’une césarienne serait « moins douloureuse ». Or, la réalité est bien plus complexe : c’est une naissance qui mérite autant de reconnaissance, de préparation et d’accompagnement qu’un accouchement par voie basse.

Comment peut-on se préparer concrètement à une césarienne ? Que peut-on anticiper en amont ?

La première étape, c’est de s’informer et pourquoi pas en participant à un atelier ANMA, en présentiel ou en visio ! Plus sérieusement, se préparer à une césarienne, c’est d’abord sortir du flou. Comprendre le déroulé de l’intervention, les gestes médicaux, les différentes étapes post-opératoires, mais aussi savoir ce qu’on peut demander pour humaniser ce moment : la présence du co-parent, le contact peau à peau précoce, l’ambiance en salle d’opération… Autant de choses qu’il est possible d’anticiper et de discuter avec l’équipe médicale. Nous encourageons aussi les femmes à poser des questions très concrètes : Quel type d’anesthésie est prévu ? Puis-je voir mon bébé tout de suite ? Le co-parent peut-il rester tout au long de l’intervention ? Comment se passe la gestion de la douleur ensuite ? Plus on est informée, plus on est actrice de sa naissance même en contexte chirurgical.

Peut-on aussi préparer émotionnellement ou symboliquement cet accouchement ?

Absolument. Il est essentiel de pouvoir aussi se préparer émotionnellement et symboliquement à une naissance par césarienne. Trop souvent perçue comme une solution de dernier recours, elle peut pourtant faire pleinement partie d’un projet de naissance. La clé, c’est de se l’approprier : penser à ce que l’on souhaite vivre ce jour-là, à ce qui compte pour soi, la présence du co-parent, une musique douce, une attention particulière au premier regard, au premier contact avec le bébé. Cela permet de redonner du sens, de la puissance et de l’intimité à un moment qui peut parfois sembler très médicalisé.

Quelle est la spécificité du post-partum après une césarienne ? Quelles difficultés physiques ou émotionnelles sont à anticiper ?

Le post-partum après une césarienne a ses spécificités, à la fois physiques et émotionnelles, qu’il est important de reconnaître pour mieux les accompagner. Sur le plan corporel, la cicatrice constitue souvent le principal défi : elle peut entraîner des douleurs, une gêne dans les mouvements, un manque d’autonomie, notamment les premiers jours. Porter son bébé, se lever, marcher… tout demande un peu plus de temps, de précautions et de soutien. Côté émotionnel, chaque femme vit cette période de manière unique. Certaines peuvent ressentir un sentiment de déception, voire d’échec, si l’accouchement ne s’est pas déroulé comme prévu. D’autres peuvent être envahies par un mélange de soulagement, de frustration ou de culpabilité. Ce qui est essentiel, c’est de rappeler que toutes ces émotions sont légitimes et qu’elles méritent d’être entendues. Le post-partum après une césarienne demande une attention particulière, du soin, de la douceur.

Comment prendre soin de soi après une césarienne ? Quels produits proposez-vous avec Anma ?

Nous avons créé une box post césarienne pour accompagner chaque femme après l’accouchement. Elle vous aidera à prendre soin de votre corps et à favoriser une récupération en douceur. Elle permettra de prendre soin de votre cicatrice, en réduisant son gonflement et en améliorant son apparence, de retrouver un ventre plus ferme, en ciblant le relâchement de la peau et en diminuant le bourrelet souvent formé au-dessus de la cicatrice et enfin de reprendre le sport en douceur grâce à un programme adapté sur 6 semaines conçu par une kinésithérapeute experte en santé féminine.

Peut-on se “réconcilier” avec son histoire d’accouchement, même si elle ne s’est pas déroulée comme prévu ?

Bien sûr, il est tout à fait possible de se réconcilier avec son histoire d’accouchement, même lorsqu’il a été vécu comme un choc ou une rupture par rapport au projet initial. Cela passe souvent par une première étape : pouvoir en parler, mettre des mots sur ce qui a été ressenti, sur ce qui a manqué, sur ce qui a été douloureux physiquement ou émotionnellement. Extérioriser, c’est déjà commencer à transformer. Chez ANMA, nous avons à cœur de créer cet espace de soin et de parole. À travers notre box, les femmes accèdent aussi à une partie « Ressources » conçues avec des professionnel·le·s de la périnatalité : pour comprendre, pour apaiser, pour retrouver du sens.

Quel message aimeriez-vous faire passer aux femmes qui s’apprêtent à vivre une césarienne, ou qui en sortent un peu perdues ?

Que vous vous apprêtiez à vivre une césarienne ou que vous en sortiez un peu perdue, sachez une chose essentielle : vous avez donné naissance. Peut-être d’une manière différente de celle que vous aviez imaginée mais cela n’enlève rien à la puissance de ce moment, ni à la beauté de cette première rencontre. Chez ANMA, nous voulons vous rappeler que vous n’êtes pas seules. Nous mettons tout en œuvre pour vous offrir des repères, des outils, un cadre rassurant pour traverser cette période si particulière du post-partum. Notre souhait le plus profond, c’est que vous puissiez vous sentir légitime, entourée et en confiance pour avancer à votre rythme.

Y a-t-il un geste, un mot, une ressource que vous aimez particulièrement recommander à une femme après une césarienne ?

Il y a un geste que l’on aime encourager : prendre le temps, chaque jour, de poser une main sur sa cicatrice. Non pas pour surveiller ou juger, mais simplement pour se reconnecter à son corps, à ce qu’il a traversé, à ce qu’il a accompli. C’est un rituel tout simple, mais profondément réparateur. Et puis, bien sûr, il y a la box ANMA pour vous accompagner dans toutes les étapes que vous allez vivre.

Retrouvez les Ateliers ANMA sur leur site, ainsi que leur box post-césarienne.